11.9.07

Les dangers de la vérité

Jacques Monod (1910 - 1976) l'auteur du livre"Le Hasard et la Nécessité" (1970) était un prix Nobel de médecine (1965).

Il a reçu ce prix (avec François Jacob et André Lwoff) pour avoir démontré le rôle de l'acide désoxyribo nucléique (ADN). Il est selon ces travaux une condition nécessaire à la vie humaine. (voir wikipedia sur ce point).

« Les êtres vivants sont des machines chimiques. La croissance et la multiplication de tous les organismes exigent que soient accomplies des milliers de réactions chimiques grâce à quoi sont élaborés les constituants essentiels des cellules. » (voir wikipedia) est une citation de lui

Il conclut "Le Hasard et la Nécessité" ainsi :

« L’ancienne alliance est rompue : l’homme sait enfin (sic) qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers, d’où il a émergé purement par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. A lui de choisir entre le royaume des cieux et les ténèbres. »

Le chimiste qu'il était, affirmait que tout accès à la connaissance vient du chimiste. Comment peut-il conclure aussi péremptoirement ? La théorie de l'animal-machine, puis de l'homme-machine n'est pas née avec lui.

La Métrie 1709 - 1751 (un médecin) disait déjà


"Nous pensons, & même nous ne sommes honnêtes Gens, que comme nous sommes gais, ou braves; tout dépend de la manière dont notre Machine est montée."
Citation extraite de

http://www.fh-augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/18siecle/LaMettrie/met_hom3.html

La Mettrie en trouvait des preuves dans le sommeil, la maladie, la fatigue et leurs retentissement sur l'esprit.

C'est que l'idéaliste philosophique (envisager "je pense donc je suis" comme la seule évidence) conduit à n'envisager les choses que sous un angle et à en tirer des conséquences sur toute les matières de la connaissance. L'iéaliste tire d'une vérité qu'il possède une sorte de bombe destructrice de toutes les autres vérités acquises par l'humanité.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Note pour Marie :

"En effet, demander si la Matière peut penser, sans la considérer autrement qu'en elle-même, c'est demander si la Matière peut marquer les heures. On voit d'avance que nous éviterons cet écueil, où Mr. Locke a eu le malheur d'échouer."

L'argument contre votre cher Locke est de La Mettrie dans son "homme-machine". Je ne vois pas bien ce qu'il objecte à ce que la matière ne peut pas penser. Elle ne peut effectivement marquer les heures, car l'horloge ne marque les heures que parce qu'elle a été construite par une intelligence. La science de l'horlogerie est aussi en lien nécessaire avec l'astronomie. Bref je reste pantois devant tant de naïveté.

J'ajoute que La Mettrie fanatique partisan du plaisir-bonheur, est mort d'un indigestion de paté aux truffex dont il avait trop mangé, lors d'une réception donnée en son honneur par un sien ami.