8.10.07

Vatican II contre le communisme

Monsieur Madiran une nouvelle fois dans le n° de Présent daté du 31 juillet 2007 :

Citation:
De 1962 à 1978, l’autorité morale qui disait au monde la vérité sur le communisme, ce ne fut pas Rome, ce fut Soljenitsyne. (...) JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 6389 de Présent, du Mardi 31 juillet 2007


C'est récurant chez Monsieur Madiran, il dit que Vatican II n'a pas condamné le communisme. Vatican II ne l'a peut-être pas fait explicitement, mais il l'a fait implicitement mais nettement :

"Il ne doit donc pas être contraint d'agir contre sa conscience. Mais il ne doit pas être empêché non plus d'agir selon sa conscience, surtout en matière religieuse. De par son caractère même, en effet, l'exercice de la religion consiste avant tout en des actes intérieurs volontaires et libres par lesquels l'homme s'ordonne directement à Dieu: de tels actes ne peuvent être ni imposés, ni interdits par aucun pouvoir purement humain (3). Mais la nature sociale de l'homme requiert elle-même qu'il exprime extérieurement ces actes internes de religion, qu'en matière religieuse il ait des échanges avec d'autres, qu'il professe sa religion sous une forme communautaire.
C'est donc faire injure à la personne humaine et à l'ordre même établi par Dieu pour tes êtres humains que de refuser à l'homme le libre exercice de la religion sur le plan de la société dès lors que l'ordre public juste est sauvegardé. "
Dignitatis Humanae du sit jesusmarie.com

Mais le concile Vatican II a condamné implicitement la politique religieuse du communisme en promulguant "Dignitatis Humanae" le 07 décembre 1965.

Gaudium et Spes peut être considéré comme entièrement une condamnation du communisme qu'il me soit permis de ne citer que ces extraits courts

"§ 3. De plus, tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d'homicide, le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même le suicide délibéré: tout ce qui constitue une violation de l'intégrité de, la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques; tout ce qui est offense à la dignité de l'homme, comme les conditions de vie sous-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de pur, instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable : toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu'elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s'y livrent plus encore que ceux qui les subissent et insultent gravement à l'honneur du Créateur."

"4. On rejette au contraire toutes les formes politiques, telles qu'elles existent en certaines régions, qui font obstacle à la liberté civile ou religieuse, multiplient les victimes des passions et des crimes politiques et détournent au profit de quelque faction ou des gouvernants eux-mêmes l'action de l'autorité au lieu de la faire servir au bien commun.

5. Pour instaurer une vie politique vraiment humaine, rien n'est plus important que de développer le sens intérieur de la justice, de la bonté, le dévouement au bien commun, et de renforcer les convictions fondamentales sur la nature véritable de la communauté politique, comme sur la fin, le bon exercice et les limites de l'autorité publique."

Il est lamentable de voir ainsi le maître à penser de la droite catholique se fourvoyer dans des condamnations du concile, alors qu'une lecture attentive permet de constater l'inverse de ses assertions.

Bien sûr le communisme n'est pas condamné explicitement, mais d'autres formes de gouvernements laissaient à désirer en matière de droits de l'homme, la condamnation était ainsi commune mais certaine de toutes formes de gouvernements hostiles à la liberté, notamment religieuse et aux droits de l'homme en particulier.

Aucun commentaire: