27.1.08

Liberté religieuse : comme si Dieu existait ou comme si Dieu n'existait pas


"Une saine laïcité comporte la distinction entre religion et politique, entre Eglise et Etat, sans que cela fasse de Dieu une hypothèse privée, ou exclue la religion et la communauté ecclésiale de la vie publique. Une saine laïcité ne procède donc pas, de façon systématique, au niveau public etsi Deus non daretur. Au contraire, comme l'a suggéré à plusieurs reprises celui qui était alors le Cardinal Ratzinger, il serait plus rationnel qu'elle soit configurée etsi Deus daretur. Au siècle des lumières, on tenta de garantir les bases de la coexistence en conservant les valeurs essentielles de la morale indépendantes de la religion. Cela semblait réalisable, dans la mesure où les grandes convictions fondamentales nées du christianisme résistaient et semblaient inégalables. Mais il n'en est plus ainsi. "


A dit le cardinal Bertone dans une conférence du 19 octobre 2007 à la fondation Paul VI.

http://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/card-bertone/2007/documents/rc_seg-st_20071019_fond-paolo-vi_fr.html

La morale laïciste prend pour principe "faire comme si Dieu n'existait pas". Ce qui est une affirmation, un commandement moral fondé sur l'idée que la religion est irrationnelle, or cela n'est pas vrai de la religion chrétienne. Sur le plan pratique, cette affirmation semblait effectivement "tolérante" à une époque où la société européenne et occidentale, inconsciemment restait d'accord avec les grandes options de la morale chrétienne.

Cette affirmation, à l'heure où la cohésion de la société fondée sur les convictions ou les habitudes chrétiennes s'effondre, devient manifestement illégitime.

Il faut donc refonder la société et même l'individu sur l'hypothèse : "faire comme si Dieu existait". On reconnaît ici l'argument du "pari" de Pascal.

On peut constater aussi que cette affirmation "faire comme si Dieu n'existait pas" est péremptoire et s'imposerait aux consciences de tous y compris des croyants. Il n'existe naturellement aucune justification rationnelle à la prétention d'imposer cette hypothèse.

En effet l'affirmation selon laquelle les religions seraient, à elles seules, coupables de violence ne tient pas. L'athéisme d'Etat vécu en France en particulier mais aussi ailleurs dans le monde, depuis environ 1789 et en URSS n'a nullement démontré qu'il était pacifique, qu'il garantissait les droits de l'homme, au contraire.

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