30.8.08

Absolutiser la tolérance ?

Le danger aujourd'hui vient plus de l'absolutisation de la tolérance, comme le rappelle le cardinal Mamberti, que de l'intolérance à l'égard des minorités religieuses.

Le fondement de la dignité humaine, c'est sa capacité à la vérité.

"La dignité de l'homme d'où vient l'impératif de sauvegarder la liberté religieuse « se fonde sur la capacité de vérité », a par ailleurs fait observer le « ministre des affaires étrangères » du Saint-Siège." dit zenit

C'est parce que l'homme peut atteindre la vérité, qu'il ne peut être contraint, qu'il ne peut être normalement violenté.

Si certains n'arrivent pas à la vérité, vivent dans des erreurs morales (comme c'est le cas de tous, moi y compris, en fait), cela ne leur enlève pas leur dignité.

Je propose ce sorite : Le fondement des droits de l'homme c'est la dignité de l'homme, le fondement de la dignité de l'homme c'est sa capacité à atteindre la vérité, ce qui donc est le fondement de la dignité de l'homme c'est la vérité, car l'esprit de l'homme est vérité, bonté, justice. (Les intégrismes font le raisonnement : seule la vérité a des droits, or je détiens la vérité, donc j'ai seul des droits ; conclusion évidemment erronée)

C'est pourquoi, si nous respectons la liberté humaine, si nous luttons pour les droits de l'homme c'est en raison de la vérité et non en raison d'une absolutisation de la tolérance. La tolérance est une vertu qui nous fait accepter même les erreurs (même les miennes...) si elles ne sont pas essentiellement dangereuses pour la dignité de l'homme, et notamment l'égalité de tous.

Ainsi nous ne pouvons tolérer le hidjab car il est une injure et une menace. Cette menace s'adresse aux femmes non voilées et donc à tous ceux qui les aiment (leur soeurs, filles, fils, maris, parents, compatriotes etc.) Ce langage du hidjab est contraire à la dignité de celles qui les portent (même si elles sont consentantes), et il est contraire aux droits des femmes non voilées. Ce langage du hidjab est contraire au bien commun qui est avant tout un bien moral

"Le bien commun de la société [soit l'] ensemble des conditions de vie sociale permettant à l'homme de parvenir plus pleinement et plus aisément à sa propre perfection (...)"
dit Dignitatis humanae.

Le droit des femmes à la sécurité et à la vie, passe évidemment avant les croyances morales erronées, qui ne peuvent être tolérées que si elles sont inoffensives. L'Etat qui normalement ne peut intervenir dans les croyances des citoyens a le devoir d'assurer le bien commun et donc d'interdire les croyances et comportements contraires au bien commun.

L'Etat

"doit veiller à ce que l'égalité juridique des citoyens, qui relève elle-même du bien commun de la société, ne soit jamais lésée, de manière ouverte ou larvée, pour des motifs religieux et qu'entre eux aucune discrimination ne soit faite."

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