15.3.09

Histoire fantaisiste de la condamnation d'un archevêque français par les formateurs des énarques.

Une nommée Jacqueline Lalouette fait l'historique de la séparation (de l'Eglise et de l'État) avant la séparation.

Elle a fait cela pour les "Presses de Science po" (sic), presses qui doit avoir rapport probablement avec l'Institut d'études politiques qui vit des subsides de l'État. Avec l'argent de tous, il diffame.

Ce factum très partial ne mentionne jamais la raison du salariat des cultes à la suite du concordat napoléonien (spoliations révolutionnaires de tous les cultes, sauf de la franc-maçonnerie, un oubli, donc salariat en compensation des spoliations et non pour d'autres raisons). Il ne mentionne pas plus les accords de Napoléon avec les cultes protestants et israélites également violés en 1905. Ce qui déforme toute la perspective de l'affaire.

Madame Lalouette relate la condamnation de Mgr Gouthe-Soulard, archevêque d'Aix par le tribunal correctionnel sur le fondement de l'article 222 du Code pénal.

En effet, "le ministre des Cultes, Armand Fallières, adressa une circulaire à tous les évêques pour leur demander de « s’abstenir pour le moment de toute participation à un pèlerinage [45] » Parce qu'un jeune pélerin français avait commis le crime inexpiable aux yeux de la franc-maçonnerie (mes frères faisons le signe de détresse...), d'écrire sur le livre d'or du panthéon de Rome "Vive le pape !"...

En réponse à l'impertinente circulaire que le triste Fallières lui avait adressée, Mgr Gouthe-Soulard avait publié dans la semaine religieuse (journal public) de son diocèse une lettre à "son ministre de tutelle" selon l'expression très malheureuse de madame Lalouette où il rappelait qu'il était libre et devait seulement agir dans "l'intérêt de son diocèse" pour savoir s'il avait ou non à organiser des pèlerinages.

Ce qui était parfaitement juste et conforme à la liberté religieuse, car un évêque n'a pas de ministre de tutelle. Il n'a pas de tutelle. Ce que contredit sans droit ni titre et dans un esprit antiscientifique madame Lalouette. Elle viole ainsi ouvertement la liberté religieuse dans une publication d'Etat.

Il fut donc, selon madame Lalouette, convoqué devant le tribunal correctionnel par les services du procureur de la République et fut condamné à 3 000 francs-or d'amende (la pièce francaise de vingt francs contenait 290 mg d'or)ce qui met le franc à 14,5 mg, soit 3 000 F = 43 500 mg, soit quarante-trois kilos et demi d'or fin). Naturellement madame Lalouette trouve l'évêque "arrogant" à l'audience et ne dit rien des magistrats qu'elle doit trouver parfaits.

Cependant comme je suis un petit curieux et que j'ai un Code pénal ancien, je lis que

L'article 222 du code pénal disposait (loi du 13 mai 1863)

"Lorsqu'un ou plusieurs magistrats de l'ordre administratif ou judiciaire (...) auront reçu dans l'exercice de leurs fonctions ou à l'occasion de cet exercice quelque outrage par parole non rendus publics, tendant dans ces divers cas à inculper leur honneur ou leur délicatesse, sera puni d'un emprisonnement de quinze jours à deux ans. (...)"


L'évêque aurait été condamné pour délit non public alors, mais, selon madame Lalouette

1) on lui reprochait une lettre à un ministre (non magistrat)
2) lettre publiée. ou si c'est un délit d'audience, il est public
3) il aurait été puni d'une amende, sanction non prévue par le texte ?

Cette histoire est donc controuvée et madame Lalouette dit n'importe quoi. Mais c'est une nième diffamation pour la bonne cause anticatholique et laïciste, aux frais des contribuables pour former de futurs énarques dont on constate la qualité de la culture.

Je me félicite d'avoir l'esprit conservateur et donc d'avoir gardé un exemplaire de mon Code pénal de 1986 où l'on peut lire intact le texte de 1863 donc encore en vigueur à cette époque (vers 1890).

Il serait en revanche intéressant de lire le texte authentique du jugement s'il existe, mais elle n'en donne pas la date.

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