21.5.09

La loi positive n'est pas arbitraire, ne découle pas du droit naturel, mais de la loi éternelle

La loi humaine doit se conformer à la loi éternelle. Elle découle de la loi éternelle et non de la loi naturelle qu'elle doit seulement respecter. Ce qui donne force de loi à la loi positive est la loi éternelle donc, la sagesse humaine.

La loi éternelle se distingue de la loi naturelle. La loi naturelle est une participation de la loi éternelle, mais ne s'identifie pas à elle.

La loi humaine découle de la loi éternelle et est obligatoire à ce titre.

Voici ce que dit Léon XIII dans Libertas à ce propos :

"Quant aux autres prescriptions de la puissance civile, elles ne procèdent pas immédiatement et de plain-pied du droit naturel; elles en sont des conséquences plus éloignées et indirectes et ont pour but de préciser les points divers sur lesquels la nature ne s'était prononcée que d'une manière vague et générale. Ainsi, la nature ordonne aux citoyens de contribuer par leur travail à la tranquillité et à la prospérité publiques : dans quelle mesure, dans quelles conditions, sur quels objets, c'est ce qu'établit la sagesse des hommes, et non la nature. Or, ces règles particulières de conduite, créées par une raison prudente et intimées par un pouvoir légitime, constituent ce que l'on appelle proprement une loi humaine. Visant la fin propre de la communauté, cette loi ordonne à tous les citoyens d'y concourir, leur interdit de s'en écarter et, en tant qu'elle suit la nature et s'accorde avec ses prescriptions, elle nous conduit à ce qui est bien et nous détourne du contraire. Par où l'on voit que c'est absolument dans la loi éternelle de Dieu qu'il faut chercher la règle et la loi de la liberté, non seulement pour les individus, mais aussi pour les sociétés humaines. Donc, dans une société d'hommes, la liberté digne de ce nom ne consiste pas à faire tout ce qui nous plaît : ce serait dans l'Etat une confusion extrême, un trouble qui aboutirait à l'oppression ; la liberté consiste en ce que, par le secours des lois civiles, nous puissions plus aisément vivre selon les prescriptions de la loi éternelle. Et pour ceux qui gouvernent, la liberté n'est pas le pouvoir de commander au hasard et suivant leur bon plaisir : ce serait un désordre non moins grave et souverainement pernicieux pour l'Etat ; mais la force des lois humaines consiste en ce qu'on les regarde comme une dérivation de la loi éternelle et qu'il n'est aucune de leurs prescriptions qui n'y soit contenue, comme dans le principe de tout droit. Saint Augustin dit avec une grande sagesse (De lib. Arb., 1. I, c. 4, n. 15.): "Je pense que vous voyez bien aussi que, dans cette loi temporelle, il n'y a rien de juste et de légitime que les hommes ne soient allés puiser dans la loi éternelle." Supposons donc une prescription d'un pouvoir quelconque qui serait en désaccord avec les principes de la droite raison et avec les intérêts du bien public ; elle n'aurait aucune force de loi, parce que ce ne serait pas une règle de justice et qu'elle écarterait les hommes du bien pour lequel la société a été formée."

http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_20061888_libertas_fr.html

Ce n'est pas purement académique. Car une des conséquences c'est que la loi humaine trouve son autorité dans la "sagesse des hommes", prévue et voulue par la loi éternelle. De plus la loi positive est "créée" par la raison humaine.

La loi, comme le commandement du chef ne doivent pas être arbitraires mais, sans jamais contredire le droit naturel (dont elle ne découle cependant pas car elle s’adapte aux communautés qu’ils sont destinés à régir), mais être conformes à une loi qui se trouve en Dieu, qui est la Sagesse éternelle. La loi humaine devra se soumettre à cette loi en étant prudente, adaptée, utile, en un mot qu’elle dérive de la loi éternelle qui est en la Sagesse éternelle. Il en est de même du commandement du chef, qui ne doit pas être arbitraire mais découler de la loi éternelle. Le commandement et la loi doivent être sages, soient utiles au bien commun, obligatoires, légitime, ne pas enfreindre le droit naturel (être justes), de plus la loi quant à elle, doit être stable et enfin promulguée soit portée à la connaissance de la communauté.

Ne pas confondre loi éternelle et loi naturelle qui ne s'opposent pas, mais ne se confondent pas. C'est l'erreur habituelle des traditionalistes.

On en trouve encore un exemple ici :

http://www.christ-roi.net/index.php/Discuter:Lib%C3%A9rateur

L'auteur de l'article devrait modifier sa citation sur la citation de la "Somme théologique", car saint Thomas ne parle de la loi naturelle, mais de la loi éternelle.

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