7.6.09

Le discours du Caire de Barack Obama du 4 juin 2009

Dans son discours du Caire le président Obama délivre son programme pour les années à venir. Je relève les points qui m'ont arrêté.

Le but est la cohabitation harmonieuse de tous les humains sur la terre. Rien n'est plus louable.

Un des moyens consistera à créer un fonds en faveur des pays musulmans.

"Dans le domaine des sciences et des technologies, nous établirons un nouveau fonds pour appuyer le développement technologique dans les pays à majorité musulmane et pour aider à concrétiser commercialement des idées pour qu'elles créent des emplois."

Il poursuit :

"Nous ouvrirons des centres d'excellence scientifiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, et nous nommerons de nouveaux émissaires pour les sciences chargés de collaborer à des programmes qui mettront au point de nouvelles sources d'énergie, créeront des emplois verts, numériseront les registres et archives, purifieront l'eau et produiront de nouvelles cultures."


Le président des Etats unis veut créer "de nouvelles cultures", c'est un peu curieux car le nombre de cultures est déjà très important et l'on risque de se retrouver avec de nouvelles divisions de l'humanité qui n'en manque, hélas, pas !

"Dans le domaine de la santé au niveau mondial, j'annonce aujourd'hui une nouvelle initiative avec l'Organisation de la conférence islamique pour éradiquer la polio et nous intensifierons nos partenariats avec des communautés musulmanes pour améliorer la santé maternelle et infantile."

Ce discours s'adresse aux musulmans en tant que tels et non en tant que membres de la famille humaine.

On lit avec une certaine inquiétude :

"Leurs actions sont irréconciliables avec les droits de l'homme, le progrès des nations et l'islam."
Ici le président Obama se risque à juger de la religion des autres (ici des talibans, qui malgré l'antipathie qu'ils s'attirent n'en sont pas moins des hommes avec des droits). Ce n'est pas la religion qui est en cause, mais ce sont les droits de l'homme.

On note aussi que dans son discours, les allusions à l'islam sont uniquement favorables et l'appréciation de la religion catholique uniquement défavorable. Or il n'a pas à trancher des controverses historiques en faveur ou en défaveur de telle ou telle religion.

Il existe ainsi une contradiction dans le discours lui-même qui traite avec honneur de la liberté religieuse en théorie, mais la bafoue en pratique.

Il faudrait se souvenir que l'Etat (tout Etat, même américain) est laïc, il n'a pas à s'immiscer dans le domaine religieux ; il n'a pas de doctrine ; il reçoit sa doctrine MORALE des religions et de la raison humaine. Son but, de l'Etat, c'est le bien commun qui consiste à assurer la justice, la liberté religieuse, les droits de l'homme et l'égalité des citoyens quelles que soient leurs croyances. On en est loin.

La pensée d'Obama est inégalitaire. C'est "préoccupant" comme disent les diplomates. Car la règle fondamentale de toute morale est "ne fais pas aux autres, ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent" fondée sur le premier principe de la raison pratique "fais le bien".

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