20.2.10

L'assassinat de Jean-Pierre Treiber


Selon le fil du Figaro Jean-Pierre Treiber s'est suicidé. Il était emprisonné par la magistrature française depuis plus de cinq ans sans avoir été jugé. C'est une véritable torture sans jugement.

Treiber n'était pas riche. C'était un ouvrier agricole sans culture. "On" pouvait le garder plus de cinq ans en prison sans le juger...

Il s'était évadé et à la suite de sa nouvelle capture avant tout jugement, (capture à l'occasion de laquelle les magistrats avaient cyniquement posé en défenseur de la loi et du droit !) les gens qui l'avaient aidé sont poursuivis pour avoir aidé (selon les magistrats du Parquet) un présumé innocent à vivre "libre" (enfin, presque...) quelques mois avant le procès auquel il avait promis de se présenter.

Rappelons qu'il était sous la garde des juges français et que ceux-ci devaient veiller à sa sauvegarde, non seulement il était détenu sans titre de droit naturel, mais en outre il pesait sur les magistrats l'obligation de veiller à sa vie et à sa santé.

Cette honte française de la "justice" d'Outreau a encore frappé. Normal puisqu'Outreau n'a eu aucune suite institutionnelle.

La constitution française qui fait de la magistrature la "gardienne de la liberté individuelle". "[l'autorité judiciaire] assure le respect de ce principe" nous affirme l'article 66 de la constitution...

La constitution ne prévoit rien lorsque les gardiens de la liberté par fonction, se transforment en adeptes de la détention arbitraire, car la détention est arbitraire si elle dure plus de cinq ans sans jugement quelles que soient les charges et les soupçons.

2 commentaires:

Marie a dit…

Il est tout de même difficile de parler d'assassinat, Denis.

La justice est bien trop "longue". Mais Treiber était accusé de meurtres abominables. Il n'était peut-être pas le seul coupable mais tout laisse penser qu'il était impliqué d'une manière ou d'une autre.

Unknown a dit…

L'expression est hyperbolique.

Ce que je veux faire comprendre c'est que maintenir une personne en détention sans jugement de condamnation est une violation grave des droits fondamentaux de l'homme. Et sur ce point tous les êtres humains sont égaux.

Il est vraisemblable que Treiber était maintenu en prison pour qu'il "craque" et livre ce qu'il savait et ne disait pas. Ce qui est une forfaiture de la part des magistrats (forfaiture habituelle qui n'en reste pas moins une au regard de l'immuable droit naturel).

En l'occurrence il avait promis de comparaître à son procès, c'est pourquoi la chasse à l'homme donnée à la suite de son évasion était révoltante. Elle a eu des résultats pratiques catastrophiques.

Le droit m'a appris à classer. Il faut dire cela n'a rien à voir avec la peine des familles des victimes.

Bien plus, les familles auraient peut-être été en mesure de savoir dès ici-bas si les droits de Treiber avaient été respectés.

Alors que la violation des droits de Treiber a eu le résultat pratique suivant : les chances de savoir se sont amenuisées pour ne pas dire évanouies. S'il avait comparu à son procès, il aurait sans doute parlé, ou au moins il y avait une chance qu'il le fît. Maintenant, c'est fini.