20.3.10

Un commentaire à méditer : ce n'est pas parce que l'on est catholique que l'on lutte contre l'avortement


Une personne signant du pseudonyme de "Christine" commente ainsi un post du "Salon beige" sur l'avortement :

"Quoi d'inquiétant à ce qu'un évèque s'inquiète du non respect de la doctrine de l'Eglise..." est une assertion qui n'a rien de catholique.

Je sais que je risque de choquer par de telles paroles, mais je n'en finis pas de m'étonner d'un raisonnement si répandu mais qui était il n'y a encore pas si longtemps éventuellement le propre de protestants à l'américaine mais certes pas de catholiques. "Tu ne tueras pas", avant même d'être un article du décalogue, est une part de la loi naturelle, inscrite au plus intime de la conscience de tout être humain qui n'est pas totalement déformé.

Que ce précepte ait encore plus d'importance pour un chrétien, la chose est claire, mais il est philosophiquement et donc théologiquement sans valeur de dire que le meurtre est inacceptable "parce que l'on est chrétien". Un chrétien est d'abord un être humain.

Et de tels raisonnements sèment la confusion.

J'ai régulièrement des amis ou collègues qui me demandent si je désapprouve l'avortement ou la légèreté des fréquentations (pour ne pas dire la cohabitation) avant le mariage parce que je suis chrétienne. Je réponds toujours que c'est une erreur d'interprétation : mes convictions chrétiennes renforcent certainement ma perception de mes obligations morales, mais la plupart d'entre elles ne découlent pas directement de ma foi. J'ajoute même souvent que c'est d'ailleurs pour moi une autre preuve flagrante de la véracité de l'enseignement de l'Eglise que de plus en plus, il semble qu'il n'y ait quasiment que les vrais chrétiens qui respectent la loi naturelle.
Malheureusement, des raisonnements comme "Je condamne l'avortement parce que je suis chrétien" non seulement sont philosophiquement faux, mais encore contribuent à rendre plus difficile aux non-chrétiens la perception de cette loi naturelle qui se retrouve ainsi, involontairement mais très réellement, implicitement niée."


Hormis ce membre de phrase : "n'a rien de catholique" qui me semble inexact parce que le critère employé n'est pas adéquat, car ce n'est pas de la compétence des fidèles, hormis cela, je souscris à ce commentaire. Toutefois "Christine" est obligée d'écrire vite, elle ne peut rectifier, donc je lui impute pas ce qui est, selon moi, une erreur.

"Parce que vous êtes catholique, vous pensez que..." non ce n'est pas une question de foi, c'est une question de raison que ma foi confirme, certes, mais qui n'en n'est pas moins une question de raison. Le titre auquel le jugement est porté, est la raison et non la foi. La raison est consubstantielle à la nature humaine. C'est cette nature rationnelle que partagent tous les êtres humains, quelles que soient leurs croyances ou incroyances et en dehors de laquelle il n'y a pas de liberté.

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