3.7.10

La foi contre l'homme ou les béatitudes comme arme contre le droit naturel

Sur le Salon beige est publié un extrait d'un blog dépendant du quotidien "La Croix". Dans cet extrait le blogueur pratique l'ostracisme à l'égard des catholiques qui ne lui conviennent pas. Il dénonce la "dénonciation", l'inflexibilité et l'affirmation de son identité et même l'objection de conscience.

Il semble que ce blogueur qui publie confonde révélation chrétienne et droit naturel, bien commun de toute l'humanité. Que l'Eglise soit presque la seule à l'annoncer ne veut pas dire que ceux qui n'ont pas la foi catholique sont exclus de ce bien commun intellectuel, d'ailleurs affirmé également par le Talmud.

Monsieur Janva répond sur son blog (extrait ) :

Et, personnellement, j'assume assez bien d'être intégralement catholique, de revendiquer l'objection de conscience à propos des pseudo lois opposées à la loi naturelle (et même plus précisément un "non licet", car l'objection de conscience s'oppose classiquement à un devoir légitime, comme le devoir militaire, alors que l'avortement, l'euthanasie, le "mariage" homosexuel, ou les lois anti liberté éducative sont parfaitement illégitimes), et de m'en tenir à des prises de position politiques non négociables...


Voici le passage relatif à l'objection de conscience dans le Compendium :

"c) Le droit à l'objection de conscience
399 Le citoyen n'est pas obligé en conscience de suivre les prescriptions des autorités civiles si elles sont contraires aux exigences de l'ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l'Évangile.820 Les lois injustes placent les hommes moralement droits face à de dramatiques problèmes de conscience : lorsqu'ils sont appelés à collaborer à des actions moralement mauvaises, ils ont l'obligation de s'y refuser.821 Ce refus constitue non seulement un devoir moral, mais c'est aussi un droit humain fondamental que, précisément en tant que tel, la loi civile doit reconnaître et protéger: « Ceux qui recourent à l'objection de conscience doivent être exempts non seulement de sanctions pénales, mais encore de quelque dommage que ce soit sur le plan légal, disciplinaire, économique ou professionnel ».822
C'est un grave devoir de conscience de ne pas collaborer, même formellement, à des pratiques qui, bien qu'admises par la législation civile, sont en contraste avec la Loi de Dieu. En effet, cette collaboration ne peut jamais être justifiée, ni en invoquant le respect de la liberté d'autrui, ni en prétextant que la loi civile la prévoit et la requiert. Personne ne peut jamais se soustraire à la responsabilité morale des actes accomplis et sur cette responsabilité chacun sera jugé par Dieu lui-même (cf. Rm 2, 6; 14, 12)."

http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html

L'objection de conscience n'existe qu'en cas de législation positive enfreignant le droit naturel.

L'objection de conscience (dans le cas anormal du droit positif contredisant le droit naturel) est un droit inhérent à la personne humaine (quelles que soient ses croyances ou incroyances) et pas seulement à la personne du chrétien. Lutter contre l'objection de conscience, c'est lutter contre les droits imprescriptibles et inaliénables de l'homme.

Ne pas confondre avec l'objection de conscience qui ne peut être qu'une tolérance en cas de conscience mal formée (refus absolu du service militaire par exemple). Dans ce cas l'objection de conscience est une tolérance de l'autorité et non un droit.

D'une façon générale, il ne faut pas se figurer l'évangélisation comme un prosélytisme, ni l'évangile comme un désordre. Au contraire les béatitudes sont un accomplissement, un perfectionnement du droit naturel qui est "fais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent" (citation libre de Mathieu 7,12)

Il n'y a aucun "renversement" dans les béatitudes, mais au contraire couronnement, accomplissement.

La loi naturelle ce n'est pas devenez riches et durs, inflexibles, lâches pour éviter la persécution (cela c'est la vision darwiniste de la nature), c'est au contraire l'assomption de la loi naturelle dans son accomplissement : l'amour des hommes et de soi. En cela elle est universelle comme l'évangile.

L'Eglise n'a pas l'objection de conscience en propre, elle l'a trouvée dans la sagesse humaine antérieure à sa fondation.

C'est d'ailleurs ce qui fonde la répression laïques des crimes de ceux qui prétendent : je n'ai fait qu'obéir. Non il ne fallait pas "obéir", il fallait user de l'objection de conscience quelles qu'aient été vos croyances.

Personne n'est autorisé à lutter contre le droit à l'objection de conscience, pas même les catholiques.

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