23.8.10

Reformulation de l'encyclique "Caritas in veritate"

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html

On lit ça et là que l'encyclique "Caritas in veritate" est une encyclique sociale qui préconise telle ou telle solution pratique pour la société. J'ai le sentiment qu'elle est bien plus que cela.

Le pape actuel est préoccupé de la question de la liberté, de la vérité et de la charité et des rapports entre elles de ces trois notions. Il faut relire et méditer l'article sur "Vérité et liberté" qu'il a écrit pour la revue "Communio" (en allemand).

Selon ma lecture de cet article, les "Lumières" ne semblent être qu'une longue méditation sur les notions de "liberté" et de "vérité". Elles ne sont en définitive que la résurrection du vieux scepticisme habillé différemment. Un scepticisme qui ferait de la liberté une notion absolue et de la destruction de la culture, le but ou plutôt l'aboutissement de cette vérité qu'il n'y a pas de vérités rationnelles métaphysiques.

On retrouve cet ensemble d'idées, ces principes parfois cachés chez tous ces auteurs des Lumières, chez des auteurs souvent apparemment irréconciliables tels que Rousseau, Marx ou les nationaux-socialistes. Personnellement j'y ajouterais qu'elle est en germe chez Descartes (qui a cependant tenté de sauver la métaphysique rationnelle). Descartes en effet, par sa méthode, entend tout construire à partir d'une seule vérité. Personnellement encore, j'y ajouterais Darwin et son exposé pseudo-scientifique à la portée dévastatrice.

On se tromperait cependant en rejetant en bloc toutes les Lumières. Elles ont apporté des sujets de réflexion et par ce moyen ont fait progresser l'humanité en matière culturelle et juridique.

En observant cependant que, curieusement, la "Déclaration universelle des droits de l'homme" est une protestation contre les "Lumières" et une réfutation de celles-ci. Dans cette déclaration, la vérité judéo-chrétienne revient au premier plan par l'intermédiaire de René Cassin.

Pour la déclaration universelle, il existe une nature humaine. Cette vérité rend indiscutables d'autres vérités sur l'homme.

En quoi ? En ce que cette déclaration réitère cette vérité que l'être humain est "doué de raison et de conscience" et qu'il s'agit d'une vérité fondant la liberté.

Caritas in veritate est sur le même sujet, qu'il approfondit. Les rapports de la vérité non plus avec la liberté, mais avec la charité qui libère. Il est vrai que si on aime on respecte la liberté de l'autre.

Cette encyclique "Caritas in veritate", cependant est difficile à comprendre.

Notre pape pense en allemand. L'allemand aime à s'exprimer par abstractions, cela rend le texte obscur, du moins en français.

C'est pourquoi j'ai eu l'idée de faire une paraphrase de l'encyclique. Cette paraphrase n'est pas uniquement une paraphrase ; j'ai ajouté des éléments personnels, mais essentiellement c'est une paraphrase écrite pour moi, afin de faciliter ma compréhension personnelle de l'encyclique.

Voici le premier paragraphe de l'encyclique tel que je l'ai compris, ressenti :

"Si, libéré de l’obsession du péché (Compendium 122 in fine), on cherche le développement, on trouvera que la source essentielle du développement est l’amour. Jésus par sa vie, par sa mort et sa résurrection est le témoin de cette vérité. Cette force de l'amour met en mouvement les personnes. Ce mouvement impulsé par l’amour se fait en faveur de la justice et de la paix.

Cette force dynamique ne peut trouver sa source qu’en Dieu Amour éternel et Vérité absolue.

Mais il ne convient pas de se contenter de ces généralités, il faut voir ce en quoi cela concerne chacun d’entre nous.

Chacun doit trouver la vérité, sa vérité qui est son bien personnel. En adhérant à cette vérité personnelle qui est le projet que Dieu a sur lui, en adhérant à cette vérité, personnelle il est libéré (cf. Jn 8,22)

Commentaire : cette vérité de la vocation, s'oppose à l'idéologie du genre. Dieu nous a appelés à la vie dans un sexe sans que nous ayons opté préalablement. Nous devons reconnaître la vérité de notre vocation à vivre selon notre sexe. En dehors de cette vocation, il n'y a pas de vérité donc pas de liberté.

Nous sommes en conséquence appelés à défendre la vérité, y compris la vérité de notre être individuel, à la proposer avec humilité et conviction et en vivre devant tous. C’est une des formes incontournables, uniques, irremplaçables, mais difficiles de l’amour.


La charité « trouve sa joie dans ce qui est vrai » (1 Co 13, 6). Charité et vérité sont en conséquence inséparables. Pour preuve, toute personne a l’expérience d’un élan interne, dans son âme, pour l’amour et la vérité. Cet élan ne l’abandonne jamais totalement. Parce que cet élan fait partie de la nature de l’homme telle que Dieu l’a créée.

Cependant, il ne faut se cacher que sans Jésus-Christ cet élan est défectueux. Nous ne sommes que de pauvres hommes marqués par le péché originel et par nos péchés actuels. Jésus-Christ après nous avoir purifiés, nous libère de nos faiblesses, il libère notre élan vers l’amour et la vérité. Avec lui, nous pouvons contempler que Dieu nous a aimé en premier, et qu’il a un projet sur nous. En Jésus-Christ, nous voyons ce projet personnel de vérité et d’amour en plénitude. Nous voyons pleinement ce projet que Jésus-Christ a sur chacun de nous personnellement.

« Dans le Christ, l’amour dans la vérité devient le Visage de sa Personne. » Ce projet nous le contemplons dans son visage.

Notre vocation personnelle est commune à tous en ce qu’il s’agit toujours d’aimer tous nos frères dans la vérité du projet qu’il a sur chacun de nous. Il est en effet la Vérité commune à tous. (cf. Jn 14,6)
En conséquence, l'amour de l'autre, c'est aussi le respect du projet que Dieu a sur lui. C'est donc le respect de sa liberté.

Voilà ma vérité personnelle sur ce premier paragraphe de l'encyclique.

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