1.12.10

Le droit simple "procédures" ou coexistence des libertés ?

A propos d'une question sur la hausse des droits d'inscription en université, une réflexion très intéressante du professeur québécois Jean Laberge qui conclut au "mythe de la neutralité" de l'Etat. L'Etat ne peut en effet être neutre en regard de la rationalité qui est son fondement ultime, et sa rationalité n'exclut nullement la religion, ni la recherche de la vie bonne et de la vie après la mort (données rationnelles).

Monsieur Laberge expose les contradictions apparentes entre "utilité" et "téléologie", "procédure" et "vie bonne". Il expose aussi les prétentions de Rawls à opposer la liberté individuelle de chercher le bonheur et but de la société politique. Or le but de la société politique est de faciliter cette recherche.

Je propose que le terme complexe de "à la fois" puisse être un élément de résolution des apories. L'Etat peut avoir pour but, à la fois le vivre ensemble et la vie bonne (qui ne sont d'ailleurs pas dissociables en réalité).

L'utilité sociale du savoir n'est pas à dissocier de la dignité transcendante du savoir. Le savoir est à la fois digne et utile dans la plupart des cas. Donner le bonheur ou simplement tenter de le faire, n'est-ce pas l'utilité suprême ? La logique n'est-elle pas à la fois utile pour les sciences expérimentales et procurant la jouissance transcendante et par conséquent de la possession gratuite de la vérité ?

Sans nier la distinction nécessaire entre l'utilité et la gratuité, il ne faut pas les opposer, il ne faut pas qu'elles s'excluent l'une l'autre sans nécessité logique, car dans la réalité elles sont souvent réunies.

Reste donc dans la théorie de l'Etat, l'exclusion arbitraire de l'expertise religieuse qui n'a rien de rationnel pour se justifier. Ici encore on oppose en une aporie inconciliable, mais artificielle, la laïcité et le religieux.

L'analyse de la théorie de Rawls qui ne voit dans le droit que procédures, alors qu'il est science de la coexistence des libertés se perfectionnant et s'accroissant les unes les autres par leur exercice rationnel commun, donc par l'élimination de l'arbitraire.

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