20.3.11

Doits de l'homme sans Dieu ?

Monsieur Madiran a écrit un livre s'intitulant "Les droits de l'homme sans Dieu". Sa thèse est à peu près que les droits de l'homme seraient la négation des droits de Dieu. Seuls Dieu fonde les droits de l'homme, il serait donc normal que Dieu soit mentionné dans les déclarations des droits de l'homme.

Spéculativement, il est certain que seul Dieu est titulaire de tous les droits. Par exemple, il use de ses droits en nous conférant la vie, et il use de ses droits en nous la retirant selon sa volonté. Et lui seul peut le faire.

Cependant, socialement, juridiquement, les droits de l'homme ne peuvent se fonder en Dieu, car en matière juridique, personne ne peut se fonder sur la volonté divine pour imposer la sienne. Nous croyons tous être dans la vérité (y compris les sceptiques). Mais nous ne pouvons à ce titre, juger des consciences dont le jugement reste du domaine exclusif de Dieu. Les consciences, dans les conditions actuelles, nous restent inconnues.

C'est pourquoi la conscience des athées, qui nient Dieu, nous interdit heureusement d'affirmer Dieu dans un document juridique universel s'imposant à tous. Mais la conscience des athées n'est qu'un exemple, qu'un cas particulier, car en réalité, c'est en raison du principe rationnel de respect des consciences que l'invocation directe de Dieu est impossible. L'existence de Dieu n'est pas une évidence, ce qu'est en revanche le principe : ne fais pas aux autres ce qu'ils ne voudraient pas qu'ils te fasse.

Mais Dieu n'en n'est pas pour autant absent de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Car de même que nous ne pouvons obliger nos semblables au nom de Dieu (ce qui ne serait qu'un blasphème), nous ne pouvons obliger nos semblables au nom de notre conviction d'athées la société à confesser l'athéisme (laïcisme). Nous ne pouvons empêcher nos semblables de servir et d'honorer Dieu selon leur conscience. C'est la liberté religieuse. Cette liberté nous laisse libre de prier et d'honorer Dieu selon notre conscience, seuls ou associés à d'autres.

Il y a un droit fondamental à honorer Dieu, il n'y a donc pas de droit de l'homme sans Dieu, mais au contraire un Dieu qui nous demande de respecter les droits de la conscience de notre prochain.

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