28.4.11

Alexandre VI Borgia : la diffamation des catholiques par l'histoire

Afin d'échapper à l'accusation de viol de la liberté religieuse, quoi de mieux que de reprendre les accusations qui traînent dans les vieux ouvrages de propagande anti-catholique à prétention historique ?

La biographie du pape Alexandre VI Borgia (règne 1492- 1503) est une mine pour les diffamateurs. Lisant la rubrique de wikipedia concernant Alexandre VI Borgia, il se confirme que cette "encyclopédie" répand les pires histoires sur les ecclésiastiques. On peut lire mon post sur la diffamation de Paul IV par une fausse traduction de la bulle "cum nimis absurdum". Il est en effet facile d'écrire sur les époques reculées ce que l'on veut en recopiant les faussaires et les diffamateurs contemporains ou postérieurs. Les morts ne peuvent se défendre.

Les médias vont, dans le fil de la diffamation des religionnaires catholiques, diffuser une "histoire" des Borgia, dont on peut être moralement certain qu'elle reprendra toutes les calomnies contre ce pape, en visant, sans en avoir l'air, tous les catholiques.

Voici cependant, pour ceux qui seraient tentés de prendre pour argent comptant les "histoires" falsifiées, un extrait de l'article rectificatif publié en annexe au Rohrbacher (Tome IX pp. 647, 648). (Cette notice se trouve en fin d'ouvrage et probablement elle a été écrite par les "contributeurs" à cet ouvrage : Guillaume (Pierre-Étienne) et Fèvre (Justin). Ce qui explique que la note parle de l'auteur Rohrbacher à la troisième personne) :

"Rohrbacher n'a même pas tenté de justifier ce pape sur lequel pèsent les plus graves accusations. Il accepte à son sujet le jugement des historiens antérieurs. Depuis lui, l'abbé Christophe a essayé une justification partielle d'AlexandreVI ; M.Chantrel, l’abbé Laprie, et après eux M. Jacquier, son apologie plus complète. Le R. P. Ollivier a repris, en l'étendant, !a thèse de M. Chantrel, mais il a été réfuté par le R. P. Matagne. En dernier lieu la question a été renouvelée dans un ouvrage considérable du R. P. Leonetti, qui tend à réhabiliter entièrement Alexandre VI, d'après de nouveaux documents."

Puis les contributeurs poursuivent. Selon eux, Voltaire, oui, Voltaire lui-même (dans sa "Dissertation sur la mort d’Henri IV"), accuse Guichardia (« Storia di Italia »), un des deux diffamateurs de ce pape, d’être un « imposteur ». L’autre calomniateur, Burkard, n’a été édité que deux siècles après sa mort par Leibniz, ou plus précisément, Leibniz a écrit un ouvrage à partir des feuilles éparses laissées par Mgr Burkard (il était évêque). Mais Burkard, dont, de plus, nous le texte original ne semble pas avoir été publié, aurait été un jaloux, un ambitieux dont les calomnies ne semblent avoir été écrites que pour donner un exutoire à son aigreur à l’égard d’Alexandre VI (feuilles, que d’ailleurs il ne semblait pas destiner à la publication). En un mot, les deux accusateurs ne sont pas fiables et nous ne connaissons l'un d'eux qu'indirectement par l'intermédiaire du Rose-Croix Leibniz (l'autre édition est falsifiée).

Toujours selon les "contributeurs", de toutes les pièces, la seule troublante, serait une lettre de mise en garde que le pape Pie II lui aurait écrite alors qu’il était jeune cardinal. Pie II lui reprochait un entretien qu’il aurait eu avec les dames de Sienne. Ce que le pape trouvait inconvenant pour un ecclésiastique jeune. Tout repose sur cet unique document historique dont l’authenticité ne semble pas certaine. Nous sommes très, très loin des histoires à dormir debout concernant Alexandre VI Borgia.

On peut être certains, hélas, que la série sur Borgia, ira chercher uniquement parmi les textes les plus corrosifs, sans égard pour la controverse historique. Elle ne sera même pas mentionnée. D’ailleurs l’article de wikipedia est également muet sur le fait historique de la controverse. C'est le "trou de mémoire" des médias officieux.

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