2.9.11

La notion de "christianophie" (Institut Civitas)

Il y a une sorte de constante malédiction dans les idées des lefebvristes : elles se mettent à la remorque des médias et jouent le rôle que la franc-maçonnerie et les libéraux veulent leur faire jouer. Ils sont la droite du grand débat libéral-socialiste dont ils acceptent les termes fondamentaux. L'intitut lefebvriste "Civitas", ainsi ne manque pas de sacrifier à ces vieilles habitudes mégalomaniaques des lefebvristes en écrivant une lettre aux élus (!) sur la "christianophobie". La mégalomanie ne serait rien si elle n'ajoutait à la confusion et n'était pas lourde de grands dangers pour les chrétiens en particulier et pour l'ensemble de l'humanité en général.

Cette notion de "christianophobie" calquée sur les notions d'homophobie et d'islamophobie (etc.) radicalise le dialogue de sourds où chacune des parties a en vue de démontrer qu'elle est meilleure que l'autre et qu'elle est persécutée. Cette notion de "christianophobie" fait opérer une confusion entre le politique et le religieux puisque les lefebvristes demandent à être protégés non au titre d'hommes, mais au titre de chrétiens. Or ce n'est pas au titre de chrétien que les hommes doivent être protégés dans leurs convictions, mais au titre d'être humain, comme dans la société politique où tous les êtres humains sont traités également quelles que soient leurs croyances (j'ajoute pour les catholiques : conformément à ce que nous demande le Christ Luc 10, 30-37  voir la note).

On peut chercher dans le moteur de recherche du site du Vatican, on ne trouvera pas cette notion de "christianophobie". Je l'ai moi-même observé il y a quelque temps. En fait, la "christianophobie" est licite. Si l'on a quelque chose de rationnel à reprocher aux chrétiens, on peut le faire. Si l'on a quelque chose de juste à reprocher à la religion chrétienne, on peut le faire. La sacralisation de certains individus ou de certaines religions en raison de leurs fois n'est pas plus valable que leur stigmatisation par la moquerie ou la diffamation sans aucun apport rationnel. Ce sont des corollaires symétriques de la liberté religieuse.



(1) "Lc 10,29. Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: Et qui est mon prochain?
Lc 10,30. Alors Jésus, prenant la parole, dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu des voleurs, qui le dépouillèrent, et, après l'avoir couvert de blessures, s'en allèrent, le laissant à demi mort.
Lc 10,31. Or il arriva qu'un prêtre descendait par le même chemin; et l'ayant vu, il passa outre.
Lc 10,32. Pareillement, un lévite, qui se trouvait en cet endroit, le vit et passa outre.
Lc 10,33. Mais un Samaritain, qui était en voyage, vint près de lui, et, le voyant, fut touché de compassion.
Lc 10,34. Et s'étant approché, il banda ses plaies, et y versa de l'huile et du vin; puis, le plaçant sur sa monture, il le conduisit dans une hôtellerie et prit soin de lui.
Lc 10,35. Le lendemain, il tira deux deniers, et les donna à l'hôtelier, et dit: Aie soin de lui; et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.
Lc 10,36. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs?
Lc 10,37. Le docteur répondit: Celui qui a exercé la miséricorde envers lui.  Et Jésus lui dit: Va, et fais de même."

Les Samaritains étaient des schismatiques et des hérétiques et de plus des sang-mêlés pour les juifs. La parabole met en scène un juif ("un homme") négligé par ses coreligionnaires et secouru par un hérétique, un perfide un qui avait perdu la foi.

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