25.10.11

Contre l'érotisation des images d'enfants

Sur le site "pétition publique", une "pétition contre l'érotisation des images d'enfants dans toutes les formes de publicité".

Voici le texte de cette pétition que j'ai signée :

Dans son numéro daté du mois de décembre 2010, le mensuel Vogue-France publiait, pour promouvoir des articles de luxe, des photos utilisant comme mannequins des enfants manifestement impubères dans des décors, des poses et des vêtements qui faisaient clairement référence à la sexualité adulte.
Plus de 150 pédiatres, médecins de l'Education Nationale, médecins de le Protection Maternelle et Infantile ont signé une lettre ouverte au journal pour protester contre cette instrumentalisation de l'enfant à des fins commerciales et alerter sur les dangers de l'hypersexualisation dont sont victimes, de façon particulièrement stigmatisante, les petites filles.



Il nous est apparu tout à la fois que ces publi-reportages échappaient à la réglementation sur la publicité en général et que par ailleurs, au regard de ce que certains pays adoptent comme cadre protecteur des enfants, cette réglementation française paraissait bien maigre.

Aujourd'hui nous demandons

1? : que, quelle que soit la logique commerciale, dès lors que les enfants sont les acteurs principaux de l'action publicitaire, il soit fait obligation de respecter les principes déontologiques énoncés par l'ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité). L'enfant ne peut faire la différence entre poser pour un magazine de mode ou pour un catalogue de vente par correspondance. Sa soumission à l'adulte, sa difficulté à appréhender les sous entendus de l'image sont les mêmes.

2? que s'ouvre à nouveau un réel débat sur les rapports entre l'enfant et la publicité, que ce soit au sujet de l'enfant acteur, de l'enfant spectateur, ou de l'enfant population-cible. Le Québec, la Suède, la Norvège, par exemple, se sont dotés de législations véritablement cadrantes sans pour autant voir leur commerce péricliter.

A l'heure où s'empilent les textes et les rapports sur les comportements des mineurs, il serait temps d'ouvrir un débat réel sur le mode d'éducation de masse implicite que représente la publicité et sur la façon dont nous abreuvons nos enfants d'injonctions contradictoires : il leur est demandé de consommer, mais aussi de se retenir, de régir les achats de leurs parents tout en leur obéissant et, aux petites filles, d'être « sexy »avant dix ans, mais de se méfier des adultes qui pourraient y être sensibles...
Derrière ce que rapporte à certains cette sur-exploitation de l'enfant, n'y a-t-il pas, pour la société, un prix caché que nous refusons de voir?


En signant cette pétition, nous tous, médecins, professionnels de l'enfance, parents, associations ou simples citoyens demandons que des limites claires soient posées quand à l'utilisation de l'image des enfants dans les rapports marchands.


La pédophilie fait encore des ravages, les formes atténuées mais suggestives doivent en être combattues, elles sont sources de crimes très graves. Il n'existe pas de sexualité infantile. Les religieux et les religieuses, les prêtres vivent sans sexualité et ne s'en portent que mieux.

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