20.10.11

Discuter la doctrine de Vatican II ?

L'hybris est ce sentiment particulier entraînant celui qui en était la proie a ne plus savoir s'arrêter.

Les curieux événements vécus au moment de la publication du nouveau missel de Paul ont frappé les catholiques romains. Ils les ont frappé au point de leur faire perdre tous leurs repaires. Infaillibilité pontificale, obéissance au Pape, irréformabilité du Credo sont venus se heurter à ce fait que le Pape Paul VI leur enjoignait de jeter aux orties tout ce que leurs ancêtres avaient révéré et qu'ils considéraient comme saint et irréformable. Il a fallu bien du temps pour que l'on puisse comprendre ce qui se passait au regard de la doctrine, de la discipline et dur droit disciplinaire de l'Église.

Aujourd'hui on s'aperçoit que les événements inadmissibles se déroulant des années 70 à la fin du règne de Jean-Paul II, pouvaient bien être conciliés avec la doctrine catholique concernant le Pape.

Malheureusement, un prêtre (l'abbé de Nantes) et à sa suite de nombreux écrivains ont cru pouvoir, dans la confusion provoquée par la tempête Paul VI, mettre en cause des documents infaillibles notamment ceux du Concile Vatican II. C'était une erreur que continue aujourd'hui par exemple, Mgr Gherardini et beaucoup d'autres, dont certains sont des modérés d'ailleurs (Monsieur de Mattei, autre exemple). J'ai déjà dit ce que je pensais de la critique de Gaudium et spes par Mgr Gherardini. Elle n'est pas pertinente. Il serait bon pour conforter les revendications légitimes des "traditionalistes" d'abandonner ces critiques non-pertinentes.

Naturellement, les catholiques hostiles à l'irréformabilité de la doctrine, comme, par exemple madame de Gaulmyn, viennent de s'apercevoir qu'après tout, pourquoi pas ?, on pouvait "discuter Vatican II sans a priori" ? Le chroniqueur de Perpiscopus a une excellente réaction. Il cite Denis Crouan. Dans la citation de monsieur Crouan on apprend que ceux qui ont d'abord critiqué le Concile Vatican II, étaient les catholiques "de gauche" donc hostiles à l'irréformabilité de la doctrine et non les "traditionalistes". Il invite également la journaliste à (re)lire les textes de Vatican II. Nous avons tous besoin de les relire. Il faut avant même d'avoir commencé à les lire, les considérer comme de vénérables textes inspirés. Ce qu'ils sont, il n'y a pas de possibilité de les discuter pour en critiquer la substance. On peut seulement en discuter la portée, mais rien ne nous dispensera de les scruter, de réfléchir respectueusement à leurs substances. Et les innombrables abus, voire destructions dont ils ont été les prétextes ne changent rien à leur infaillibilité.

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