1.11.11

Maître Souchon dénonce l'impudence du magistrat de l'affaire des outrés

Maître François Souchon est l'avocat de beaucoup des personnes arrêtées sur la place du Châtelet ces jours-ci.

Voici un extrait du communiqué de presse de maître François Souchon sur la façon "spéciale" dont ont été traités les manifestants et les priants de rue après leur arrestation (affaire de la pièce de théâtre de Castellucci).

Ces catholiques ont ensuite été déférés devant « le Juge des Libertés et de la Détention ».

Je me suis présenté à l’audience pour 19 d’entre eux avec l’intention de plaider l’absence de mesures contraignantes.

Le juge a commencé l’audience en énonçant la décision…qu’il avait déjà prise sans même avoir jugé. Il m’a été purement et simplement interdit de plaider ! Le juge me signifiant que sa décision – déjà prise avant l’audience - ne saurait être contestée tant sur le principe que sur le fondement.

Avec le plus grand sérieux, ce magistrat invoquait « une conspiration contre la liberté d’expression », seul instant de cette tragique histoire où il m’a fallu retenir un fou rire.

Accusant mes clients d’entrée en force dans le théâtre (alors qu’ils avaient acheté leur place), ce juge les accusait d’atteinte à la liberté d’expression avant de leur expliquer, toujours avec le plus grand sérieux, que « la liberté ne doit pas nuire à autrui »… !

Sauf aux catholiques apparemment.

En une seule et même audience, ce juge a rendu une sentence générale applicable à toutes ces fournées de malheureux, sans se pencher à aucun moment sur les faits ni les actes, exerçant sa fonction de la manière des plus industrielles, visiblement très empressé de satisfaire un ministre ou un maire pour le bon avancement de sa carrière.

Mes clients ont donc tous été placés sous contrôle judiciaire, le magistrat leur expliquant que s’ils s’avisaient de rencontrer de nouveau leurs compagnons d’infortune ou de s’approcher du théâtre, ils seraient placés en détention jusqu’au procès… !

Enfin il leur rappelait que leur comportement – dont il ignorait tout – pouvait être sanctionné par trois ans de prison. Rien que ça. Heureusement le ridicule ne tue pas, sans quoi un magistrat nous aurait déjà quitté.

Après l’Affaire d’OUTREAU, l’affaire d’outrés ?

En résumé, pour avoir simplement sifflé ou prié dans un théâtre exposant des excréments sur le visage de leur Père, dans une mise en scène payée avec leurs impôts en période de crise, ces catholiques ont été arrêtés, maintenus en garde à vue durant 48 h, menottés, condamnés sans jugement, traités comme des chiens, des trafiquants de drogue ou des terroristes, privés de leur droit à une défense, isolés de leur avocat et placés sous contrôle judiciaire.

En toute humilité je dois avouer que je ne m’attendais pas à une telle ampleur dans la violation des droits de la défense les plus élémentaires, sans parler de la justice sur le fond.



Ayant été avocat, grâce à de nombreuses et très malheureuses expériences, je peux confirmer que les magistrats peuvent avoir ce genre d'attitudes. Ils bafouent les droits de l'homme, avec un grand aplomb, une impudence sidérante et contre laquelle il n'y a que la dénonciation (bravo et merci à Maître Souchon). Nous ne sommes vraiment plus dans un État de droit. Je n'ose dire que nous sommes dans un état "fasciste" ou "communiste", c'est tellement facile ! Je dirais plutôt, pour être plus exact, que nous sommes dans barbarie "Delanoë-Mitterrand-Sarkozy- ENMOutreau".

Aucun commentaire: