5.4.12

Fondation Lejeune et vote utile

C'est la "magie" d'Internet de pouvoir confronter immédiatement les citations avec le texte original.

Sur le Salon beige, je lis un extrait d'un texte publié par la Fondation Jérôme Lejeune par rapport aux possibilités de voter pour ceux qui sont fondamentalement opposés à l'avortement: 


Le grand pape [Jean-Paul II] indiquait en effet que « lorsqu’il ne serait pas possible d’éviter ou d’abroger complètement une loi permettant l’avortement » et à condition de faire montre d’une « opposition personnelle absolue à l’avortement connue de tous », il pourrait être licite d’« apporter son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d’une telle loi […]. Agissant ainsi, en effet, on n’apporte pas une collaboration illicite à une loi inique ; on accomplit plutôt une tentative légitime, qui est un devoir, d’en limiter les aspects injustes»."


Voici ce que dit Evangelium vitæ :

En effet, on observe le fait que, tandis que dans certaines régions du monde les campagnes se poursuivent pour introduire des lois favorables à l'avortement, soutenues bien souvent par de puissantes organisations internationales, dans d'autres pays au contraire — notamment dans ceux qui ont déjà fait l'expérience amère de telles législations permissives — se manifestent les signes d'une nouvelle réflexion. Dans le cas ici supposé, il est évident que, lorsqu'il ne serait pas possible d'éviter ou d'abroger complètement une loi permettant l'avortement, un parlementaire, dont l'opposition personnelle absolue à l'avortement serait manifeste et connue de tous, pourrait licitement apporter son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d'une telle loi et à en diminuer ainsi les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité publique. Agissant ainsi, en effet, on n'apporte pas une collaboration illicite à une loi inique; on accomplit plutôt une tentative légitime, qui est un devoir, d'en limiter les aspects injustes.


A mon avis le cas de conscience du parlementaire n'est pas celui de l'électeur. Un électeur n'a pas la possibilité de faire savoir son opposition à l'avortement. Son vote est secret. On ne lui demande jamais aucun nuance dans l'expression de ses vœux. De plus il faut noter que cette prise de position serait licite, mais non obligatoire. Un parlementaire pourrait licitement refuser de voter une loi ne faisant que restreindre l'avortement au lieu de l'interdire.


Je ne prétends pas trancher des devoirs des électeurs, moi-même je me prends des résolutions en tremblant et ne demandant qu'à éviter le pire, si le bien n'est pas possible. Mais on ne peut citer Jean-Paul II pour lui faire dire ce qu'il ne dit pas. Son enseignement en l'occurrence ne s'adresse ni aux électeurs, ni aux candidats. On ne peut donc a fortiori faire peser un devoir de conscience sur l'électeur.

Voter pour un candidat, qui, comme madame Boutin, ne s'oppose pas clairement à l'avortement est pour moi impossible en conscience. Car en votant pour elle, je vote contre la vie parce que ma voix sera comptabilisée comme d'accord avec ses prises de position annoncées lors de la campagne électorale.

"Non licet" disait saint Jean-Baptiste à Hérode le jeune "- Vous n'avez pas le droit." (Mt 14,) Quel avantage immédiat la parole de Jean-Baptiste a-t-elle apportée ? A ma connaissance, aucun. Hérode et sa concubine Hérodiade lui ont fait couper la tête pour lui apprendre à mal parler ! Après leur crime, ils ont continué leur concubinage incestueux. Et puis c'est tout... Toutes proportions gardées, Jean-baptiste nous enseigne qu'il faut savoir parfois prendre des décisions inutiles, contre productives, pour l'honneur, pour témoigner, parce que c'est bien, parce c'est juste.  Et puis c'est tout.

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