16.3.13

Le bon Pharisien ou écoutons les Pharisiens !


(Extrait de l'évangile du jour traduction Fillion http://magnificat.ca/textes/nt04_jn.rtf)

Les chefs de la secte qui avait pris le pouvoir religieux judiciaire avaient envoyé des agents (de police) à leurs ordres pour arrêter Jésus. Mais les policiers, en entendant Jésus enseigner, étaient restés saisis d'admiration et avaient rebroussé chemin sans l'arrêter.

Jn 7,45. Les agents retournèrent donc vers les princes des prêtres et les pharisiens.  Et ceux-ci leur dirent:  Pourquoi ne L'avez-vous pas amené ?
Jn 7,46. Les agents répondirent:  Jamais homme n'a parlé comme cet homme.
Jn 7,47. Les pharisiens leur répliquèrent: Est-ce que vous avez été séduits, vous aussi ?
Jn 7,48. Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en Lui ?
Jn 7,49. Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits.
Jn 7,50. Nicodème, celui qui était venu trouver Jésus la nuit, et qui était l'un d'entre eux, leur dit :
Jn 7,51. Notre loi condamne-t-elle un homme sans qu'on l'entende d'abord, et sans qu'on sache ce qu'il a fait?
Jn 7,52. Ils lui répondirent:  Es-tu Galiléen, toi aussi?  Scrute les Ecritures, et tu verras que de la Galilée il ne sort pas de prophète.
Jn 7,53. Et ils s'en retournèrent chacun dans sa maison.

(Ce n'était que "parti remise") 

Parmi les Pharisiens, il y a un bon Pharisien : Nicodème. Il fait observer, qu'il faut respecter les droits fondamentaux de l'homme et que l'on ne peut punir un homme sans l'avoir entendu. Les autres sont et restent dans "le monde clos du mensonge", répondent à côté de la question, le nez dans leurs croyances. Ils ne s'aperçoivent même pas que ces croyances et traditions, qui dépendent du droit fondamental, leur servent finalement de prétexte pour contredire les droits fondamentaux.

Aujourd'hui, parmi les anti-pharisiens de première lignes, il y a ceux qui sous prétexte de tradition anti-pharisaïque bafouent les droits fondamentaux de l'homme et condamnent les croyances et traditions et tous les Pharisiens... Alors qu'il y avait de bons Pharisiens et que la liberté religieuse protège tout le monde. L'évangile de saint Jean nous en désigne un : Nicodème, un juste parmi les Pharisiens. Un qui n'avait pas oublié que les croyances et traditions ne suppriment pas les droits fondamentaux, mais qui n'en décidait pas pour autant que les croyances et traditions étaient nécessairement mauvaises. Il se tenait éloigné de tous les excès des esprits uniquement géométriques de tous les partis.

C'est pourquoi, moi, j'aime bien les Pharisiens. Ils étaient à l'origine animés par une volonté de purification de la religion. A la génération de Jésus, chez beaucoup d'entre eux, mais pas chez tous, cette volonté s'était dévoyée : ils étaient tombés dans l'erreur qui leur faisait filtrer le moucheron, et avaler le chameau, oublier le droit fondamental pour se perdre (c'est le cas de le dire !) dans les détails. C'est dramatique et pitoyable (combien, il est facile de se perdre, même en cherchant fébrilement le salut !) : il ne fallait pas avaler le chameau, mais il n'était pas mal de filtrer le moucheron. On peut croire, avec un certain détachement, à des traditions religieuses, mais elles ne peuvent contredire la raison universelle de l'homme. Il ne faut donc pas condamner les Pharisiens indistinctement. D'autant plus que Jésus a ordonné de les écouter :

« Mathieu 23,2. en disant : Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse.Mt 23,3. Observez donc et faites tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs œuvres, car ils disent, et ne font pas. »


La chaire [d'enseignement] de Moïse était revêtue, sous certaines conditions, de l'infaillibilité. Lisons donc l'évangile et arrêtons de condamner les Pharisiens.

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