18.8.13

La liberté religieuse universelle est le droit pivot des droits universels de l'homme

Lu sur le Salon beige :


« La liberté religieuse est uniquement une liberté civile » 
« A l’occasion du 50e anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II, Yves Daoudal a rédigé des commentaires sur les textes, souvent méconnus, du concile. Ces Notules sur un concile sont des réflexions personnelles, qui tranchent avec les commentaires hagiographiques du clan « progressiste » ou les critiques des milieux « traditionalistes ». Le meilleur exemple de cette lecture originale est sans doute celle appliquée à la déclaration Dignitatis Humanae, qui a fait et fait encore couler beaucoup d’encre. Cette notule d’Yves Daoudal a sans doute le mérite de s’inscrire dans ce que déclarait Benoît XVI dans son discours à la Curie le 22 décembre 2005 sur « l’herméneutique de la réforme dans la continuité »

Or au milieu d'autres affirmations historiques voici ce que disait Benoît XVI :

« Il est, en revanche, totalement différent de considérer la liberté de religion (…) comme une conséquence intrinsèque de la vérité qui ne peut être imposée de l'extérieur, mais qui doit être adoptée par l'homme uniquement à travers le processus de la conviction. Le Concile Vatican II, reconnaissant et faisant sien à travers le Décret sur la liberté religieuse un principe essentiel de l'Etat moderne, a repris à nouveau le patrimoine plus profond de l'Eglise. »

Pour bien comprendre ce qui va suivre, il faut toujours garder à l'esprit que le droit est une notion sociale (faisant intervenir une société d'au moins deux personnes). Je ne traite que de la société, pas de la morale individuelle (qui nous commande de dire la vérité et de penser en vérité).

La liberté religieuse est un droit (donc une notion sociale), fondée sur la métaphysique de la vérité (donc une notion métaphysique). La liberté religieuse est un droit fondé sur le droit de l'homme à rechercher la vérité.

C'est un droit opposable à tout individu et à toute institution.

C'est un droit pivot des droits de l'homme parce que les autres droits de l'homme sont fondés sur cette conception de l'homme capable de vérité. Tous les droits de l'homme sont fondés sur la dignité de l'homme et l'homme est digne (donc jamais utile) parce que capable de vérité métaphysique. Il est un animal particulier transcendant l'ordre naturel. Il est le seul animal raisonnable, le seul animal religieux.

C'est pourquoi le droit à la liberté religieuse est le premier des droits de l'homme, le droit pivot des droits de l'homme, celui lié directement à la dignité de l'homme, capable de vérité, donc de croire.

Cette liberté s'exerce individuellement et socialement (en groupe), elle est donc aussi politique mais pas seulement. Elle est universelle. Donc elle n'est pas qu'un droit civil, elle est aussi opposable aux groupes religieux, aux familles etc. C'est un droit naturel, c'est-à-dire directement conféré par Dieu à chacune de ses créatures raisonnables dès leur conception et jusqu'à leur mort, en toutes les circonstances de leurs vies.

C'est pourquoi la religion d'État est possible à condition que cette religion respecte et fasse respecter tous les droits de l'homme et au centre de ces droits, la liberté religieuse.

La Déclaration Dignitatis humanæ n'a fait que reprendre le "patrimoine plus profond de l'Église" d'ailleurs, en l'occurrence, fondé sur la raison.

C'est pourquoi la liberté religieuse n'est certainement pas une liberté "uniquement civile". Quelle autorité doctrinale d'ailleurs enseigne-t-elle cela ?

Au contraire, toujours sur le Salon beige, je lis un discours du Pape François et voici ce qu'il dit sur la vie familiale :

« Mettre le Christ à la première place signifie parfois accepter une opposition au sein même de la famille.  »

Opposition qui est la conséquence nécessaire de la liberté universelle de l'homme.

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