3.8.13

Message universel du pape pour la fin du ramadan

Message du pape publié le 2 août aux musulmans à l'occasion de l'aïd el fitr qui tomberait environ le 8 ou le 9 août :

« Aux musulmans partout dans le monde
C’est pour moi un grand plaisir de vous saluer alors que vous célébrez ‘Id al- Fitr’ concluant ainsi le mois de Ramadan, consacré principalement au jeûne, à la prière et à l’aumône.
Il est désormais de tradition qu’en cette occasion le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux vous adresse un Message de vœux, accompagné d’un thème en vue d’une réflexion commune. Cette année, la première de mon Pontificat, j’ai décidé de signer moi-même ce Message traditionnel et de vous l’envoyer, chers amis, comme expression d’estime et d’amitié envers tous les musulmans, spécialement envers leurs chefs religieux.


[Chefs religieux ? Si l'on veut, car la liberté religieuse implique que tout "chef religieux" n'est chef que de celui qui croit qu'il est un chef religieux. Il n'y a de chef religieux que du consentement de celui qui se soumet à lui. C'est valable pour le pape, d'ailleurs.]

Comme vous le savez, lorsque les cardinaux m’ont élu Évêque de Rome et Pasteur universel de l’Eglise catholique, j’ai choisi le nom de « François », un saint très célèbre qui a si profondément aimé Dieu et chaque être humain au point d’être appelé le «Frère universel». Il a aimé, aidé et servi les nécessiteux, les malades et les pauvres ; en outre il a eu un grand souci de la sauvegarde de la création.
Je suis conscient que les dimensions de la famille et de la société sont particulièrement importantes pour les musulmans pendant cette période, et il vaut la peine de noter qu’il y a des parallèles avec la foi et la pratique chrétiennes dans chacun de ces domaines.

[Selon ce que je crois savoir en islam, n'existe aucune autorité doctrinale universelle. Le Pape se fait l'interprète autorisé de la doctrine musulmane.]

Cette année, le thème sur lequel je voudrais réfléchir avec vous et également avec tous ceux qui liront ce message, c’est un thème qui concerne à la fois musulmans et chrétiens : il s’agit de la promotion du respect mutuel à travers l'éducation.
[Le thème concerne donc les croyants des deux religions, il est même universel.]
Le thème de cette année entend souligner l’importance de l’éducation en fonction de la manière où nous nous comprenons les uns les autres sur la base du respect mutuel. «Respect» signifie une attitude de gentillesse envers les personnes pour lesquelles nous avons de la considération et de l’estime. «Mutuel» exprime un processus qui, loin d’être à sens unique, implique un partage des deux côtés.

[Le Pape donne des définitions de mots difficiles. Il se fait ici maître d'école. Il demande à tous, il demande universellement de se respecter les uns les autres, quelles que soient nos croyances.]

Ce que nous sommes appelés à respecter dans chaque personne, c’est tout d’abord sa vie, son intégrité physique, sa dignité avec les droits qui en découlent, sa réputation, son patrimoine, son identité ethnique et culturelle, ses idées et ses choix politiques. C’est pourquoi nous sommes appelés à penser, à parler et à écrire de manière respectueuse de l’autre, non seulement en sa présence, mais toujours et partout, en évitant la critique injustifiée ou diffamatoire. À cette fin, la famille, l’école, l’enseignement religieux et toutes les formes de communications médiatiques jouent un rôle déterminant.

[Le pape rappelle ici le droit naturel. On ne peut qu'approuver.]

Pour en venir maintenant au respect mutuel dans les relations interreligieuses, notamment entre chrétiens et musulmans, ce que nous sommes appelés à respecter c’est la religion de l’autre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs. C’est pour cela que l’on réservera un respect particulier aux chefs religieux et aux lieux de culte. Quelles-sont douloureuses ces attaques perpétrées contre l’un ou l’autre de ceux-ci!
Il est clair que, quand nous montrons du respect pour la religion de l’autre ou lorsque nous lui offrons nos vœux à l’occasion d’une fête religieuse, nous cherchons simplement à partager sa joie sans qu’il s’agisse pour autant de faire référence au contenu de ses convictions religieuses.


[Le pape s'adresse ici aux dialoguistes catholiques, comme l'étaient les pauvres moines de Tibhirine. Le pape François continue l'enseignement de Benoît XVI. Il ne peut y avoir de dialogue sur les dogmes de foi, car la foi ne se discute pas, ou on croit ou on ne croit pas, on croit que Dieu a parlé et qu'il enseigne ou on ne croit pas. Point, c'est tout, il ne peut y avoir de dialogue sur les croyances en elles-mêmes, il ne peut y avoir qu'indirectement dialogue sur les croyances, mais fondé sur la raison universelle de l'homme.]

En ce qui concerne l’éducation des jeunes musulmans et chrétiens, nous devons encourager nos jeunes à penser et à parler de manière respectueuse des autres religions et de ceux qui les pratiquent en évitant de ridiculiser ou de dénigrer leurs convictions et leurs rites.

[Ceux qui se moquent des croyants ou des dogmes ou des croyances de quelque religion ou croyance parce que ce ne sont pas leurs croyances, bafouent le droit universel de l'homme à sa réputation et à être respecté.]

Nous savons tous que le respect mutuel est fondamental dans toute relation humaine, spécialement entre ceux qui professent une croyance religieuse. C’est n’est qu’ainsi que peut croître une amitié durable et sincère.
Recevant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le 22 mars 2013, j’ai affirmé: « On ne peut vivre des liens véritables avec Dieu en ignorant les autres. Pour cela, il est important d’intensifier le dialogue entre les différentes religions, je pense surtout au dialogue avec l’islam, et j’ai beaucoup apprécié la présence, durant la messe du début de mon ministère, de nombreuses autorités civiles et religieuses du monde islamique ». (…)


[Ce dialogue ne peut porter que sur les droits de l'homme en ayant pour base la raison universelle de l'homme.]

On peut se poser la question de savoir pourquoi ce message adressé bien avant la date de la "fête". Je penche pour la mise en pratique de cette vérité que chaque musulman est libre de célébrer cette "fête" quand il le jugera bon.

À bien y réfléchir, voila un excellent message.

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