18.10.13

Les contradictions du Conseil constitutionnel (décision du 18 octobre 2013)

Par une décision du 18 octobre 2013, le Conseil constitutionnel a refusé d'appliquer la clause de conscience aux officiers d'état civil à propos du prétendu "mariage pour tous" qui est en réalité une "loi" de dénaturation du mariage.

Voici le "considérant" décisif :

« 10. Considérant qu'en ne permettant pas aux officiers de l'état civil de se prévaloir de leur désaccord avec les dispositions de la loi du 17 mai 2013 pour se soustraire à l'accomplissement des attributions qui leur sont confiées par la loi pour la célébration du mariage, le législateur a entendu assurer l'application de la loi relative au mariage et garantir ainsi le bon fonctionnement et la neutralité du service public de l'état civil ; qu'eu égard aux fonctions de l'officier de l'état civil dans la célébration du mariage, il n'a pas porté atteinte à la liberté de conscience ;  »
Moi dans la salle commune du Laus en 2009


Les motifs sont tellement elliptiques que cela ressemble beaucoup à de l'arbitraire, un déni de justice constitutionnelle.

Car voici les considérants précédant le "considérant" décisif :
« 6. Considérant que, selon les requérants, l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe heurte les convictions personnelles de nombreux maires et adjoints ; qu'en omettant de prévoir une « clause de conscience » permettant aux maires et aux adjoints, officiers de l'état civil, de s'abstenir de célébrer un mariage entre personnes de même sexe, ces dispositions porteraient atteinte tout à la fois à l'article 34 de la Constitution et à la liberté de conscience ; que seraient également méconnus le droit de ne pas être lésé dans son travail ou son emploi en raison de ses opinions ou de ses croyances, le principe de pluralisme des courants d'idées et d'opinions et le principe de la libre administration des collectivités territoriales ; »
« 7. Considérant qu'aux termes de l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi » ; que le cinquième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946 rappelle : « Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances » ; que la liberté de conscience, qui résulte de ces dispositions, est au nombre des droits et libertés que la Constitution garantit ;  »

Après avoir constaté ce fait, le Conseil "constitutionnel" prend une décision contraire sans explication suffisante.

Or l'"ordre public établi par la loi" n'est pas, ne peut être arbitraire puisqu'il est pris en considération du préambule de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 :


« Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des Droits de l'Homme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les Droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.
 En conséquence, l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être-Suprême, les droits suivants de l'Homme et du citoyen (…) »

Si les droits de l'homme sont "sacrés", c'est que l'homme et la vérité de l'homme sont sacrés. La loi devra donc respecter cet ordre public premier établi par le préambule à la Déclaration.

Ce préambule condamne donc la positivisme juridique du Conseil prétendument "constitutionnel".

La décision prise par ce Conseil constitutionnel le condamne.

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