7.1.14

L'ordre public des chambres à gaz

La circulaire de monsieur Manuel Valls aux préfets contient de nombreux mensonges. Voici l'un d'entre eux:

« (…) de nombreux maires et préfets ont appelé l'attention sur la teneur de ce spectacle en faisant valoir qu'il contenait des propos antisémites et infâmants à l'égard de personnalités de confession juive [s'ils avaient été tenus à l'égard de personnalités de confession catholique, cela n'aurait pas eu la même portée: égalité ?] ou de la communauté juive dans son ensemble et des atteintes virulentes et choquantes à la mémoire de victimes de la Shoah. »

Il est faux que Dieudonné s'en prenne à la mémoire des victimes de la Shoah. Aucun de ses propos ne peut être interprété en ce sens. Il s'en prend à ceux qui veulent aujourd'hui et maintenant exploiter la mémoire des victimes. Ce qui n'est pas du tout pareil. Monsieur Valls ment, mais il ment d'un mensonge pernicieux, destiné à nuire, une diffamation.

« Ces propos sont à replacer dans le contexte plus général dans lequel monsieur Dieudonné M'bala M'bala commente sur le ton de la dérision l'holocauste des juifs et un « complot sioniste » de sorte que le message insoutenable qu'ils véhiculent est parfaitement compréhensible de la plupart des spectateurs. »

La dernière phrase de monsieur Valls est incompréhensible. Mais comme elle motive une condamnation pénale extrajudiciaire, elle invalide cette condamnation.

La réalité, c'est que Dieudonné conteste les fondements de la République. Il conteste la première phrase du Préambule de la Constitution de 1946 confirmée par celle de 1958:

« 1. Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d'asservir et de dégrader la personne humaine, »

La fonction judiciaire usurpée dans un texte constitutionnel est donc le fondement du régime actuel. C'est ce qui fonde à son tour l'interdiction des spectacles de monsieur M'bala M'bala. Cette interdiction se fera au besoin en violant les droits de l'homme dont la présomption d'innocence (personne n'est en mesure de prédire qu'il se commettra un "délit" d'opinion lors d'un événement futur, personne ne peut dire que parce qu'il a été condamné, Dieudonné commettra de nouveaux délits. Enfin le délit de négationnisme viole, par son existence, les droits universels et fondamentaux de l'homme).

Il résulte de ce texte constitutionnel:

1) qu'une partie de l'humanité a voulu asservir et dégrader la personne humaine, que cette partie de l'humanité est donc coupable, constitutionnellement coupable.

2) qu'une autre partie de l'humanité dite « peuples libres » a combattu victorieusement contre les coupables constitutionnels. Cela implique que l'URSS de Staline était un pays libre. Ces « peuples libres » sont le camp du bien. C'est constitutionnel.

Cet ordre public constitué d'énonciations de faits contingents concernant des catégories humaines étant à la base du régime, le régime ne peut tolérer que quiconque émette quelque doute que ce soit au sujet de la véracité de ces énonciations.

En réalité, les droits de l'homme (qui ne peuvent s'entendre que comme contrepartie nécessaire des devoirs de l'homme) interdisent de déclarer légalement coupable une catégorie humaine. La culpabilité ne peut résulter que d'un « procès équitable » tenu devant des juges impartiaux (donc non parties au procès). La culpabilité ne peut être qu'individuelle, jamais collective (ce principe condamne toute condamnation pénale extra-judiciaire, la condamnation, même judiciaire, pénale des personnes morales, tout comme celle des individus en raison de leurs opinions politiques, de leur race, de leurs religions etc.)

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