19.3.14

« Qui suis-je pour juger ? »

Lu sur le blog d'Yves Daoudal à propos de « qui suis-je pour juger ? » du pape François:

« Le jugement qui est condamnable est le jugement qui est en même temps une médisance. C’est le jugement qui pointe le prochain du doigt en le désignant comme pécheur. Alors que je suis moi aussi pécheur, et le premier des pécheurs : au lieu de pointer du doigt la paille que je crois voir dans son œil, je ferais bien d’essayer d’enlever la poutre qui est réellement dans le mien. »

D'abord la médisance n'est pas nécessairement un jugement. Elle peut être un simple récit.

Il me semble qu'il peut y avoir des médisances vertueuses (pour mettre en garde à propos d'une personne). Il peut y avoir des médisances non-fautives (si je me plains de l'attitude d'une personne pour soulager ma peine). Les médisances fautives sont les médisances qui n'ont pas de motif proportionné (si par exemple je dis du mal pour m'amuser, pour défouler une agressivité méchante sur un individu inoffensif, pour me faire bien voir de méchants etc.) (Tiré de tête du Précis de théologie morale catholique du P. Héribert Jones). Il va sans dire que les jugements judiciaire ou les jugement du genre "Untel ne convient pas pour ce poste." ne sont non seulement pas interdits, mais vertueux.

Ce qui est interdit par le Seigneur, c'est de juger comme Dieu juge en sondant les reins et les cœurs pour absoudre ou condamner (Mathieu 7,1). Si nous nous risquons à envoyer quelqu'un en enfer, nous risquons d'être traité comme vous l'avons traité par l'imagination.

C'est pourquoi, il ne faut pas juger. Dès lors "Qui suis-je pour juger ?" est une formule parfaitement valable. Qui suis-je, moi pauvre homme à la raison si fragile et si limitée, moi si peu cultivé, moi qui ne connais ni les reins, ni les cœurs, pour juger mon prochain sur sa destinée éternelle ; et surtout pour le juger en mal ?

"Nous sommes tous pécheurs, mais nous sommes tes enfants."

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