4.4.14

Rohrbacher à propos du pape Formose et du prétendu "Concile cadavérique" d'Étienne VII


On raconte, comme une vérité certaine, que le pape Étienne VI (mai 896 août 897) aurait fait déterrer Formose (891- mai 896) son prédécesseur indirect (un très bref pontificat s'intercalant). Il l'aurait exhumé pour lui faire un procès sur la validité de son pontificat et sur la validité des ordinations qu'il avait conférées. On aurait même coupé deux doigts au cadavre apporté en concile pour le "juger". C'est dans sa logique de dissident et de refus du bien commun (qui n'exclut personne même pas les magistrats ou les ennemis).

Mais aucune pièce du procès ne semblent nous être parvenue. Rohrbacher écrit en effet (Histoire universelle de l'Église catholique t5 p 402 vue sur Gallica):

« Nous avons deux rescrits du pape Étienne VI »

Il ne semble donc pas que nous soit parvenu aucun autre document du même pape dont le pontificat ne dura que 15 mois environ.

Rohrbacher ajoute:

« Voilà ce qu'un auteur contemporain, ordonné par le pape Formose, raconte dans un écrit composé pour la défense de ce pape et de ses ordinations (Bibl. pat. t. VIII »

Il ne s'agit donc que d'un témoignage. Peut-être indirect. Le témoin en question, à qui Étienne VI avait fait des ennuis au sujet de son ordination, n'est, en outre, pas tout à fait impartial à l'égard du pape Étienne VI. Peut-être donc, mais peut-être pas aussi, en tous cas, nous n'avons aucune preuve authentique.

Cette histoire invraisemblable ne devrait pas être rapportée comme un fait historique incontestable, mais comme un anecdote à la façon dont Rohrbacher lui-même la rapporte et dont le lecteur pourra juger.

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