14.12.14

Lisant Spe salvi

Involontairement banni d'Internet pendant presque 15 jours, j'ai dû bien lire dix fois la version française de Spe salvi, encyclique du 30 novembre 2007 du pape Benoît XVI. La traduction française est, selon moi, parfois défectueuse. Je me suis donc inspiré aussi en cas de doute de la version en allemand qui doit être la version originale.

Quand on lit Spe salvi dix fois, la dixième fois, on y trouve toujours du nouveau. C'est la marque des grands textes. Mais ce texte est difficile aussi en raison de sa structure compliquée.

Le but principal de cette encyclique semble avoir été de lutter contre une certaine idée de l'espérance chrétienne. Pour Benoît XVI, l'espérance n'est pas seulement une espérance individuelle  seulement « informative » mais une espérance collective et « performative » (qui change la vie). Elle change la vie de tous et de chacun dès ici-bas.

Nous devons donc tout faire pour faciliter le salut des autres et être attentifs à ce que les autres peuvent nous apporter et nous apportent de fait.

Nous ne sommes pas des êtres individuels mais des êtres collectifs. À chaque instant entrent en moi et sortent de moi pour aller en l'autre, des éléments de personnalité.  Il ne peut donc y avoir de salut purement individuel.

Il enseigne en outre que l'humanité est composée de trois groupes d'inégales importances numériques: 1) les purs, qui sont intégralement voués à Dieu et au prochain, 2) les pervers qui ne sont que mensonge et méchanceté, 3) le groupe le plus étendu : composé de personnes de bonne volonté mais portant en elles des éléments disgracieux, de la poussière morale dans un intérieur relativement ordonné.

Se fondant sur son expérience pastorale, il pense que cette dernière catégorie, la plus nombreuse, est élue mais qu'elle n'arrivera à la parfaite béatitude qu'en passant par un feu purificateur.

Pour la vie bienheureuse après la mort, nous savons qu'elle existe (nous le savons d'ailleurs rationnellement, selon moi), mais nous ne pouvons la concevoir, car une vie faite d'une succession de jours du calendriers comme celle que nous vivons, n'aurait pas d'attrait. Elle deviendrait à la longue, insupportable. Donc nous savons seulement que cette vie sera heureuse donc différente de celle que nous vivons. Elle reste cependant totalement inimaginable pour nous, enfermés dans ce monde imparfait. Nous aspirons tous au bonheur sans fin, mais sans savoir ce qu'il est concrètement. Mais nous le voulons tous, ce bonheur inconnu et inimaginable.

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