10.1.15

Le Pr. Faurisson contre la foi

Le Pr.  Faurisson est athée et peut-être franc-maçon. Son combat révisionniste cache une « idée de derrière la tête ». Il veut démontrer qu'il ne faut pas croire, que croire est mauvais. Il en veut à l'humanité de croire, il veut qu'elle perde la foi en tout y compris en la raison qui conduit à la vérité. Dans le fond on peut le classer parmi les nihilistes comme le sont les athées conséquents. C'est un nihiliste obliquement prosélyte.

Ainsi lit-on sur son blog :

« Les Anglais ont, pour en parler, une expression malheureusement intraduisible : « the will to believe. » Céline disait : « Le délire de mentir et de croire s’attrape comme la gale ». La Fontaine, avant lui, avait noté :
L’homme est de glace aux vérités,
Il est de feu pour les mensonges. »

Passons sur le saut logique entre l'affirmation (d'ailleurs contestable) de La Fontaine qu'il présente comme une conclusion de son texte alors qu'elle n'a aucun rapport avec le sujet de son post.

Passons sur le fait que l'expression anglaise me paraît parfaitement traduisible. Je propose "la volonté acharnée et arbitraire de croire."

La sentence de Céline est parfaitement inepte, même si l'on circonscrit la porté de son aphorisme aux déviations de la créance. D'abord mentir et croire sont deux notions distinctes qui ne sont pas des délires (surtout mentir est incompatible avec le délire).

Mentir porte sur une affirmation que l'on sait ou croit fausse. Croire sur une conviction qui n'est pas le fruit de l'usage direct de la raison, mais sur la compossibilité de l'affirmation avec la raison sans que la proposition crue soit ni évidente, ni parfois démontrable. Il est donc absurde d'équiparer ces deux termes en les qualifiant en outre tous deux de maladies.

Croire peut être parfaitement légitime. Cet acte d'un homme ne peut être condamné par un autre homme. C'est la liberté religieuse. C'est pourquoi les insultes et les provocations de Charlie-Hebdo (dorénavant subventionné par le Trésor public) sont immorales.

En outre, non seulement croire ne peut être condamné si c'est un acte potentiellement rationnel, mais encore il est toujours nécessaire de croire pour savoir. La créance est préalable dans le temps, même si elle est inférieure dans les choses. Savoir, comprendre est toujours mieux que croire, certes, mais sans avoir cru (par exemple en ce que dit le professeur), on ne peut pas comprendre. (Voir sur ce point Introduction à l'étude de saint Augustin de Étienne Gilson Librairie philosophique Vrin 1943 p. 305 note 3: « Auctoritas fidem flagitat, et rationi præparat hominem. » Ce que je me permets de traduire: « L'autorité demande la foi et prépare l'homme à l'usage de sa raison. » Il s'agit d'une citation de saint Augustin. Croire ou avoir confiance sont des termes de sens voisins. Plutôt "avoir confiance" est plus précis. Il est contenu dans l'extension du terme "croire". Sans avoir confiance préalablement, on ne peut pas et on ne pourra jamais comprendre.)

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