20.2.15

D'Oradour sur Glane à Rome et retour




Voici mon commentaire sur cette vidéo:

Une remarque sémantique: le traducteur du récit de Boos traduit "Ruhe" par "paix". Certes, dans certains cas, Ruhe peut se traduire par "paix". Mais le sens le plus courant est "silence". Donc le président du tribunal, tribunal établi pour que le discours dise la vérité, surtout dans une affaire pénale, lui demandait le silence, lui demandait de taire la vérité. Le haut magistrat se parjurait donc.

Je n'ai pas vraiment pitié des acteurs judiciaires du drame (magistrats, avocats). Mais j'ai profondément pitié des acteurs de terrain, surtout de madame Rouffanche. Son regard trahit la détresse. Être obligée d'accuser des innocents de crimes affreux est en soi un crime affreux dont la gravité est égale aux crimes faussement imputés, si je me souviens bien du précis de Jones. En arriver là, alors que l'on a perdu ses filles et petits-enfants dans l'affaire, c'est ajouter un drame encore plus affreux à un drame affreux. Ce supplément intolérable de souffrance était le fruit de l'abdication de la conscience.

Votre récit découvre l'affaissement de la conscience chez les nationaux-socialistes, mais plus encore chez leurs ennemis et plus encore, plus encore chez les autorités depuis 1945. Quels que soient vos mobiles que je ne partage pas et vos opinions philosophiques et religieuses que je ne partage pas non plus, vous invitez chacun à honorer la conscience par vos exposés sur ces questions historiques.

En raison de votre action de relèvement de la conscience, les autorités contemporaines vous ont jeté en prison.

Comment illustrer avec plus de relief que notre société est perverse, perverse à cœur par suite de l'affaissement généralisé de la conscience humaine ? Travaillons donc au relèvement de la conscience humaine.

Retouvons le culte de la conscience telle que la virtus romana le manifestait: http://lettres.ac-creteil.fr/spip.php?article1530. Virtus romana dont saint Augustin prétendait qu'elle était voulue par Dieu pour préparer au christianisme (je cite saint Augustin de tête).

Sacra San Michele, escalier d'accès au sanctuaire


Résumé de l'histoire de Regulus

Regulus, consul romain, prisonnier des Carthaginois, fut libéré sur parole pour aller exposer à Rome qu'il recouvrerait sa liberté si des prisonniers carthaginois détenus à Rome étaient libérés par la république romaine. Arrivé à Rome, il plaida contre ses intérêts pour que les Romains gardent les Carthaginois. Ensuite, par respect de la parole donnée aux Carthaginois, il retourna à Carthage. Il subit alors la mort précédée de très cruels tourments (ses bourreaux lui cousirent les paupières afin qu'il ne puisse pas fermer les yeux et qu'il meure de manque de sommeil).

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