13.6.15

Le sectarisme de la Cour européenne des droits de l'homme

Dans son très long arrêt, la Cour européenne des droits de l'homme dissèque les jurisprudences et les avis au sujet de la mise à mort de Vincent Lambert.

Elle fait semblant d'ignorer que le Vatican a donné son avis fondé sur la raison universelle de l'homme.

Par exemple sur la notion de traitement elle écrit:

« 155.  La Cour note que le « Guide sur le processus décisionnel relatif aux traitements médicaux en fin de vie » du Conseil de l’Europe aborde ces questions : le guide précise que les traitements recouvrent non seulement les interventions visant à améliorer l’état de santé d’un patient en agissant sur les causes de la maladie, mais également celles qui n’agissent pas sur l’étiologie de la maladie mais sur des symptômes, ou qui répondent à une insuffisance fonctionnelle. Le guide relève que la nutrition et l’hydratation artificielles sont apportées au patient en réponse à une indication médicale et supposent le choix d’une procédure et d’un dispositif médical (perfusion, sonde entérale). Le guide observe qu’il existe des différences d’approche selon les pays : certains les considèrent comme des traitements susceptibles d’être limités ou arrêtés dans les conditions et selon les garanties prévues par le droit interne ; les questions posées les concernant sont alors celles de la volonté du patient et celle du caractère approprié du traitement dans la situation considérée. Dans d’autres pays, elles sont considérées comme des soins répondant à des besoins essentiels de la personne que l’on ne peut arrêter à moins que le patient, en phase terminale de sa fin de vie, en ait exprimé le souhait (paragraphe 61 ci-dessus). »

Finalement, vu qu'aucune unanimité ne se dessine la cour décide de ne pas décider et de laisser les États décider. L'ennui c'est que la Cour est instituée pour décider.

Or pour décider, elle a une aide très précieuse en l'enseignement du Vatican. Je l'ai relayé dans ce post.



Son arrêt s'apparente donc à un déni de justice.

Pour être tout à fait juste, il faut se demander si la Cour n'applique pas quelque logique tirée de la Convention ?

Comme le souligne Vincent Reynouard dans ses vidéos sur les droits de l'homme, ce ne sont pas les droits de l'homme libre, mais les droits de l'homme démocrate (voir notamment le paragraphe 5 du préambule de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme) que protège la Convention. Dans ce cadre la liberté est conçue comme pur arbitraire. Cet arbitraire n'est tempéré que par des affirmations de droits valables (les droits de l'homme), mais finalement sans portée pratique absolue.



Cet arbitraire libertaire entraine cette conséquence paradoxale d' interdire simplement énoncer les opinions d'experts (Paul VI demandait que l'on écoute l'Église comme experte en humanité) dès lors qu'ils se présentent comme religieux même s'ils n'exposent que des vérités rationnelles. Évidente absurdité.

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