30.9.15

Archéologisme liturgique ridicule

Lu sur Paix liturgique (qui pourrait s'appeler Liberté liturgique) une interview du Père Cocard à propos de son livre intitulé La Communion sur la langue une pratique qui s'impose:

PL : Lorsqu’on vous dit que la communion dans la main a été pratiquée dans l’Antiquité chrétienne, que répondez-vous ?
P. Cocard – La communion a pu être reçue dans l’Antiquité chrétienne dans la main, mais d’une manière très différente de celle d’aujourd’hui : dans la main droite et non dans la main gauche, en portant la main droite à la bouche pour prendre le corps du Christ directement avec la langue et les lèvres et surtout en ayant un très grand soin des miettes eucharistiques. Tout cela, ainsi que les textes et le contexte, traduisent déjà un sens de l’Eucharistie et un culte qui ne pouvaient qu’aboutir à la communion déposée directement sur la langue. La communion dans la main dans l’Église primitive est donc bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui, qui est inspirée par une « herméneutique de rupture » par rapport à la Tradition, par des influences protestantes et un recul indéniable de la Foi dans l’Eucharistie.

L'histoire est difficile à écrire. Elle aboutit à des résultats souvent incertains. C'est pourquoi les démolisseurs de la culture catholique française ont choisi cet angle d'attaque. L'argument est: cela s'est fait, donc cela peut se faire, voire cela doit se faire car c'est plus authentique.

Mais cet argument, fondé sur des faits incertains, est de plus nul sur le fond.

Qu'a-t-on à faire des pratiques (générales ou non tant dans l'espace que dans le temps, imaginaires ou non) de l'Antiquité ? Rien. Ce qui compte c'est ce que nous croyons. Nous exprimons ces croyances par des gestes. C'est la liberté religieuse. La liberté religieuse, c'est ce qui fonde nos pratiques.

L'interview est à lire.




En lisant l'interview, on se replongera dans les années de plomb du règne de Paul VI (pardon, du bienheureux Paul VI) champion de la fourberie (ou ce qui m'apparaît comme fourberie). Comme d'habitude, je mets en garde contre un rejet général des textes de Paul VI. Il a écrit des choses fondamentales, notamment sur le titre de l'Église à parler à l'humanité. Je suis en revanche moins enthousiaste de l'encyclique Humanæ vitæ, qui a certes ses mérites, mais qui est à la source de la crise démographique du monde catholique par son caractère ambigu sur la limitation des naissances.

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