6.9.15

Pourquoi les chrétiens sont-ils Édom ?



Le début de la vidéo explique comment, par un jeu de mots, certaines tendances du judaïsme croient que les chrétiens sont Ésaü, jumeau de Jacob et père des Édomites. Les juifs, selon Wikipedia, croient que Édom est l'empire romain et ses héritiers: les chrétiens.

Voici comment la Genèse raconte l'histoire des deux jumeaux:

« Gn 25,24. Lorsque le temps où elle devait enfanter fut arrivé, elle se trouva mère de deux jumeaux.
Gn 25,25. Celui qui sortit le premier était roux, et tout velu comme une peau, et il fut nommé Ésaü. L'autre sortit aussitôt, et il tenait de sa main le pied de son frère. C'est pourquoi il fut nommé Jacob.
Gn 25,26. Isaac avait soixante ans lorsque ces deux enfants lui naquirent.
Gn 25,27. Quand ils furent grands, Ésaü devint habile à la chasse, et homme des champs; mais Jacob était un homme simple, et il demeurait à la maison.
Gn 25,28. Isaac aimait Esaü, parce qu'il mangeait de ce qu'il prenait à la chasse; mais Rébecca aimait Jacob.
Gn 25,29. Un jour, Jacob ayant fait cuire de quoi manger, Ésaü retourna des champs étant fort las;
Gn 25,30. Et il dit a Jacob: Donne-moi de ce mets roux, parce que je suis extrêmement las. C'est pour cette raison qu'il fut depuis nommé Édom.
Gn 25,31. Jacob lui dit: Vends-moi ton droit d'aînesse.
Gn 25,32. Ésaü lui répondit: Je me meurs; de quoi me servira mon droit d'aînesse?
Gn 25,33. Jure-le moi donc, lui dit Jacob. Ésaü le lui jura, et lui vendit son droit d'aînesse.
Gn 25,34. Et ainsi, ayant pris du pain et ce plat de lentilles, il mangea et but, et s'en alla, se mettant peu en peine de ce qu'il avait vendu son droit d'aînesse. »

Traduction Fillion de la Vulgate du site Magnificat.ca


Ésaü était donc un brave garçon, pas très intelligent, aimant la chasse et le plein-air. Son frère Jacob lui était supérieur.

Cela dit, je ne suis pas tout à fait d'accord avec le cher abbé Pagès. Déjà j'ai désapprouvé ses lettres au Saint-Père.

Ici, il donne, semble-t-il une image monolithique du Talmud. Or le Talmud est un recueil. Il ne faudrait donc pas le rejeter intégralement. Ses textes seraient inégaux si l'on en croit les auteurs classiques français.

Blaise Pascal avait pris des notes à la suite de la lecture du Talmud. Il le commente avec intérêt et même éloge dans ses « Pensées »  (Chapitre XX Rabbinage) :

« Bereschit Rabah, par R. Osaia Rabah, commentaire du Mischna.
Bereschit Rabah, Bar Nachoni, sont des discours subtils, agréables, historiques et théologiques.
Ce même auteur a fait des livres appelés Rabot. »

Bossuet dans son Discours sur l'histoire universelle en dit aussi du bien.

« Là, parmi une infinité de fables impertinentes qu’on voit commencer pour la plupart après les temps de Notre-Seigneur, on trouve de beaux restes des anciennes traditions du peuple juif, et des preuves pour le convaincre. »

(Premier Discours, deuxième partie, ch 8 § 4)

Bossuet, par ailleurs, est bien trop sévère pour les juifs et parfois même très injuste : par exemple lorsqu'il colporte la fable ridicule du "peuple déicide", alors que cette thèse était déjà condamnée par l'Église. (Voir mes posts à ce sujet)

Donc, il est important de relativiser et prendre les exposés de l'abbé Pagès avec une certaine distance qui n'empêche pas d'y trouver parfois des explications intéressantes.

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