3.5.16

Critique de Éti Lène

Sur le Forum catholique un "liseur" poste le texte suivant:

« Le tout est plus que la somme des parties:
Ainsi parle Aristote en général.
Même amputée d'un membre, la personne ne vaut-elle pas mieux que le membre en lui-même et même que la somme de tout ce qui la compose, et n'est-il pas préférable alors, comme le dit si bien Notre Seigneur, de l'arracher s'il est un motif de scandale?
C'est là que l'on voit que le quantitatif qui dirige notre monde, et finalement l'Eglise, ne servent à rien d'autre qu'à masquer les faiblesses du qualitatif, qui n'est plus apprécié à sa juste valeur, car si le qualitatif est apprécié objectivement par tout le monde, nul n'est besoin d'apprécier les choses par le seul argument du nombre, mais par un seul.
Cette sentence d'Aristote peut faire penser aussi à l'Eglise qui est beaucoup plus que la somme de ses parties, puisqu'elle est l'épouse du Christ qui est homme et Dieu. L'importance n'est pas à donner aux parties, mais au tout. »

Prieuré de Ganagobie, saint George terrassant le dragon



Quand on cite Aristote, ce serait bien de donner les références.

Le tout est plus grand que la partie à condition que le tout et la partie soient du même ordre.

« Une seule pensée de l'homme vaut mieux que tout l'univers » aurait dit saint Jean de la Croix. Elle vaut mieux que la société [temporelle] matériellement la mieux organisée. Pourquoi ? parce que la pensée de l'homme est d'un autre ordre que celui de l'univers visible. La partie transcende le tout.

Ce qui est l'image de Dieu dans l'homme, c'est surtout sa partie spirituelle. C'est l'âme, c'est la pensée.

Donc, même si l'homme est en relation de partie à tout par rapport à la société, sa personne transcende l'ordre naturel de la société humaine.

Vu très partielle des jardins du château de Vizille


Quant à la question théologique de l'épouse du Christ, elle ne contredit sûrement pas le fait que Jésus est mort pour chacun des hommes (êtres humains).

Réfléchir à savoir si l'être humain est plus ou moins que l'Église n'est pas valable puisque ils ne sont pas dans un rapport de rivalité, ni même de comparaison. Dieu a créé l'Église pour sauver chaque homme. Le bien de chaque homme est de sauver son âme. Le bien de l'Église est de sauver les hommes. Il n'y a pas divorce.

Catéchisme de l'Église catholique:

« 776 Comme sacrement, l’Église est instrument du Christ. " Entre ses mains elle est l’instrument de la Rédemption de tous les hommes " (LG 9), " le sacrement universel du salut " (LG 48), par lequel le Christ " manifeste et actualise l’amour de Dieu pour les hommes " (GS 45, § 1). Elle " est le projet visible de l’amour de Dieu pour l’humanité " (Paul VI, discours 22 juin 1973) qui veut " que le genre humain tout entier constitue un seul Peuple de Dieu, se rassemble dans le Corps unique du Christ, soit construit en un seul temple du Saint-Esprit " (AG 7 ; cf. LG 17). »

Ce n'est que dans une perspective libérale que le bien commun s'oppose au bien de l'individu. Dans une perspective réaliste, le bien commun est le bien le plus désirable de l'individu. Il est donc vain d'opposer Église et fidèle, leur union est parfaite et jamais le bien de l'Église ne s'oppose au bien du fidèle. Dieu est le bien suprême commun de tous les hommes et de chaque homme. Il n'y a jamais divorce entre le bien de la nature rationnelle d'une part et Dieu d'autre part, ou de l'Église qui est "Jésus-Christ répandu et communiqué".

Il est sans doute vrai que le fidèle est dans une relation de partie à tout par rapport à l'Église. Mais cette question n'a pas d'intérêt car le bien surnaturel de chaque âme se trouve dans l'Église et que le bien de chaque homme est d'être uni à l'Église.

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