29.7.16

Quand le cardinal Vingt-Trois déplaît

Le cardinal Vingt-Trois dénonce les silences des hommes:

« Silence des parents devant leurs enfants et panne de la transmission des valeurs communes. Silence des élites devant les déviances des mœurs et légalisation des déviances. Silence des votes par l’abstention. Silence au travail, silence à la maison, silence dans la cité ! A quoi bon parler ? Les peurs multiples construisent la peur collective, et la peur enferme. Elle pousse à se cacher et à cacher. »
Mgr Di Falco à une messe d'ordination juin 2015 à Briançon


Oui, monsieur le cardinal, il faut beaucoup de courage pour parler. C'est dangereux de parler. On peut aller en prison pour avoir parlé. Même sans voir incité aux crimes ni aux délits...

On a commencé par se taire sur Nürnberg, on a poursuivi en se taisant sur les institutions ayant donné naissance à Nürnberg.

On lit dans Pacem in terris:

« 144 - Nous n'ignorons pas que certains points de cette Déclaration [Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948] ont soulevé des objections et fait l'objet de réserves justifiées. Cependant, Nous considérons cette Déclaration comme un pas vers l'établissement d'une organisation juridico-politique de la communauté mondiale. Cette Déclaration reconnaît solennellement à tous les hommes, sans exception, leur dignité de personne ; elle affirme pour chaque individu ses droits de rechercher librement la vérité, de suivre les normes de la moralité, de pratiquer les devoirs de justice, d'exiger des conditions de vie conformes à la dignité humaine, ainsi que d'autres droits liés à ceux-ci. »
(C'est évidemment moi qui ai mis en gras le passage en gras de cette encyclique).

À aucun moment dans Pacem in terris le pape n'interdit de soulever des objections ou d'émettre des réserves justifiées sur cette Déclaration.

Mais tout se passe comme si l'encyclique du pape avait donné ordre de ne pas émettre d'objection ni de réserves. Or si on la lit avec attention, l'encyclique n'interdit à aucun moment d'émettre des réserves sur cette Déclaration... Il demande seulement de ne pas contester ce qu'elle a de valable.

Il ne faut pas s'étonner dès lors que le silence s'étende tous les jours sur des points essentiels de la vie en société. On se tait donc sur l'avortement, sur le mariage, sur l'état d'urgence, sur la liberté religieuse, sur l'ordre public, sur la liberté d'organisation politique et même sur les droits de l'homme que l'on enterre sous les fleurs...

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