26.10.16

Du beau travail !

Monsieur Poisson aurait dit:
« La proximité de Mme Clinton avec les super financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France. » 
Aussitôt, levée de bouclier, non pour répondre à monsieur Poisson, contester ses arguments, prouver le contraire, mais pour lui intimer l'ordre de se taire.

Comme toujours, il n'y aura pas de débat.
Après le hourvari médiatique et politique demandant l'exclusion de Poisson, monsieur Poisson a fini par "demander pardon" d'avoir fait de la peine à des gens qui se sont sentis blessés alors qu'ils n'auraient pas dû se sentir visés.

Toutefois, ce qui sera retenu, c'est que qu'il a demandé pardon aux juifs. Même si en réalité, il ne l'a pas fait.

Interrogeons-nous cependant sur la portée de cette affaire:
En demandant pardon pour avoir parler de "lobby sioniste" monsieur Poisson fait reculer la liberté d’expression. La Cour européenne des droits de l’homme a assure en effet :
« La liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique, l’une des conditions primordiales de son progrès et de l’épanouissement de chacun. Sous réserve des restrictions mentionnées, notamment dans l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, elle vaut non seulement pour les informations ou les idées accueillies avec faveur, ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l’Etat ou une fraction quelconque de la population. Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’y a pas de société démocratique. » (Arrêt Handyside de la CEDH du 7 décembre 1976) (1)
En demandant pardon monsieur Poisson brime la liberté d’expression des Français dans leur ensemble, sur un sujet aussi essentiel que la sécurité du continent. C’est du beau travail !

Admirez la délicatesse féminine de ces anémones


(1) Ces beaux principes plient devant l'anti-fascisme. Dès qu'il s'agit d'antifascisme la cour tient un raisonnement alambiqué où se mêlent récits historiques et ordre juridique.


 "Après avoir analysé l’ouvrage litigieux, la Cour considère, comme les juridictions nationales l’ont démontré, que le requérant a fait siennes les thèses négationnistes et a remis en cause systématiquement les crimes contre l’humanité commis par les nazis envers la communauté juive [les crimes se commettent contre les personnes physiques et non les personnes morales]. Or, selon la Cour, il ne fait aucun doute que contester la réalité de faits historiques clairement établis, tels que l’Holocauste, ne relève pas d’un travail de recherche historique s’apparentant à une quête de la vérité. Une telle démarche a en fait pour objectif de réhabiliter le régime national-socialiste, et, par voie de conséquence, d’accuser de falsification de l’histoire les victimes elles-mêmes. La contestation de crimes contre l’humanité apparaît donc comme l’une des formes les plus aiguës de diffamation raciale envers les juifs et d’incitation à la haine à leur égard. La négation ou la révision de faits historiques de ce type remettent en cause les valeurs qui fondent la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et sont de nature à troubler gravement l’ordre public. De tels actes sont incompatibles avec la démocratie et les droits de l’homme, et leurs auteurs visent incontestablement des objectifs du type de ceux prohibés par l’article 17 de la Convention. (Affaire Garaudy C/ France)

Des morts seraient accusés de mentir au sujet de leurs assassinats ? La cour, emportée par sa passion, délire. D'autre part, les révisionnistes ne contestent pas la notion de crimes contre l'humanité (ce que je fais), mais ils contestent la commission historique d'un "crime contre l'humanité". Ce n'est qu'en imaginant des mobiles homicides et en les imputant aux auteurs de la contestation (la haine c'est le désir de mort) que la cour s'octroie la possibilité de mettre la liberté d'expression entre parenthèses en vertu de l'article 17. L'article 17 correspond à l'article 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cet article parfaitement valable (on ne peut invoquer un droit pour en violer un chez un autre. Je ne peux invoquer la liberté religieuse pour assassiner au nom de Dieu) est inséré dans des textes qui condamnent des catégories politiques et historiques. L'ordre public, écrire le "désordre public" serait plus exact, le désordre public inégalitaire pénètre ainsi dans l'ordre public égalitaire. Habituel coup de bonneteau, consacré en l'occurrence par la Cour européenne des droits de l'homme.

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