21.11.16

Les magistrats français n'ont pas peur de l'enfer



"Allez brûler en enfer" n'est pas une menace de mort. C'est une imprécation:

« Souhait de malheur, adressé à quelqu'un; p. ext. injure. Lancer, proférer, hurler, fulminer des imprécations; éclater, se répandre en imprécations; un flot d'imprécations. »

nous définit le Trésor de la langue française.

« parole ou souhait appelant le malheur sur quelqu'un » nous dit le Larousse quant à lui.
« Crève, salope, et va brûle en enfer ! » ce n'est pas une menace de mort, mais deux imprécations 1) souhait de mort 2) souhait qu'une fois morte la personnes soit jetée en enfer (1).

Dans cette affaire, nous sommes dans la désormais habituelle paranoïa des juges français.

Une menace mort c'est "je vais vous tuer" ou toute parole du même genre qui, se portant dans l'avenir, annonce un assassinat que l'auteur du discours incriminé dit qu'il va perpétrer, ou faire perpétrer contre la personne à qui il s'adresse.

Il est probable que le terme "imprécation" soit inconnu des magistrats français. Au moins sa signification.

C'est pourquoi dans le cadre de la réduction du vocabulaire décrit dans 1984 de Orwell, le terme "menace de mort" devient dans l'esprit court et inculte des magistrats français "souhait de malheur".

Naturellement alors que dans une société civilisée, le droit pénal est d'application restrictive, les magistrats français l'appliquent extensivement.

Les magistrats ne craignent-ils pas d'aller "brûler en enfer" par suite de leur amateurisme, de leur paranoïa ?

À toutes fins utiles, je précise que je condamne moralement les imprécations. Mais le blasphème et l'imprécation ne sont pas constitutifs d'infractions pénales.

(1) La sagesse des nations répond aux imprécateurs : "Les braiments des ânes ne montent pas au ciel."

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